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Sasa Dzambic Photography/shutterstock
Gouvernement

Le président s’amuse, un Premier ministre dans l’inconnu

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Mise à jour le 13 décembre 2024
Temps de lecture : 3 minutes

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Macron

Les chaînes d’information en continu n’en peuvent plus. Ce jeudi en fin d’après-midi, journalistes et chroniqueurs débitent tous les scenarios possibles dans l’attente du retour d’Emmanuel Macron de Varsovie. L’avion présidentiel atterrit et, presque immédiatement, on apprend que le nom du futur chef de gouvernement est reporté à ce vendredi matin.

Pourquoi un tel suspense ? Indécision ? Tour de passe-passe devant déboucher sur une « surprise » comme suggéraient des proches du président ? Ces derniers jours, les noms ont été égrenés : Bayrou, Cazeneuve, Vautrin, Touraine, Lecornu, Lescure.

Dans l’entourage présidentiel, on raconte que le président s’amuse avec ses soutiens lors d’un déjeuner au Sénat. On décrit un président « rieur et spontané  » qui se moque à propos de ceux qui tentent un pronostic sur le prochain Premier ministre. « Le… ou la » rétorque-t-il sans rien laisser transparaître.

À Varsovie le lendemain, il écourte son voyage pour rentrer le plus tôt possible à Paris. Alors, s’enivrent les commentateurs, c’est pour jeudi soir au plus tard. D’autant que, mardi, Macron avait promis une annonce dans les 48 heures.

Le délai est passé. Sur les chaînes, les commentateurs trépignent mais continuent à y croire. Alors, ils écrivent les heures de cette histoire qui se prépare. Déjà ex-grand favori, Bayrou ne fait plus illusion. La baffe qu’il avait collée à ce gamin de 11 ans, lors de la campagne présidentielle de 2002, a été inutilement ressortie des tiroirs. Est-il compatible avec le bloc central ? On verra ce vendredi… peut-être.

Cazeneuve, à qui Macron avait préféré Barnier après la dissolution, devient à son tout le « grand favori ». Pour sûr. Il pourrait sans problème garder Retailleau à l’Intérieur, ce dernier ne sachant plus comment supplier pour garder son poste. C’est vrai qu’avec son passé de ministre de l’Intérieur (loi sur la sécurité publique permettant aux forces de l’ordre de tirer sur les automobilistes refusant d’obtempérer, réforme du droit des étrangers...), il ne peut qu’être « Retailleau compatible ». Et son plan de réduction du déficit public, pour le budget 2014, ne peut que réjouir la majorité sortante.

Et puis, il y a le cas du Strauss-Kahnien Lescure, le social-démocrate-libéral à l’américaine qui privatise les Aéroports de Paris et la Française des Jeux et qui porte la loi Pacte promulguée en 2019. L’incarnation de la Macronie naissante, en quelque sorte.

Mais en ce jeudi soir, Emmanuel Macron se tait et se réserve. Pourquoi pas Marisol Touraine, pourquoi pas Catherine Vautrin ? Ou Sébastien Lecornu ? A-t-il seulement décidé ? Que se passe-t-il dans la tête de cet homme dont, tout ce que l’on sait, est qu’il voue une détestation profonde à la gauche, au progressisme ? Et dont on sait qu’il entend rester jusqu’en 2027 en préservant les lois qui auront marqué sa présidence.

Jeudi soir, il laisse l’impression lourde d’un chef d’État qui joue le maître des horloges mais qui, en fait, se révèle un chef de l’enfumage. Ce vendredi, nous sommes le 13. C’est jour de tombola.

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