qrcode:https://liberte-actus.fr/45

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/45

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

hyotographics/shutterstocks.com
Agriculture

Vives tensions à la frontière polono-ukrainienne

Accès libre
Temps de lecture : 3 minutes

Les manifestations des agriculteurs polonais qui, depuis l’automne dernier, demandent l’annulation des avantages accordés aux camionneurs ukrainiens et l’arrêt des importations de produits agricoles ukrainiens, s’amplifient.

Les relations polono-ukrainiennes se sont compliquées en septembre dernier en raison d’un embargo sur les céréales ukrainiennes. La Commission européenne a décidé de ne pas prolonger les restrictions sur les importations de quatre produits agricoles ukrainiens à plusieurs pays frontaliers de l’UE, mais a obligé Kiev à prendre des mesures pour contrôler les exportations. En réponse, les autorités slovaques, hongroises et polonaises ont étendu l’interdiction de manière unilatérale.

Rappelons qu’à la fin de l’année dernière, les autorités polonaises ont conclu un accord avec les agriculteurs, promettant des avantages et des subventions supplémentaires. Depuis la semaine dernière, les agriculteurs ont commencé à manifester dans toute la Pologne et ont promis de ne pas quitter les rues avant le 10 mars. Volodymyr Zelensky, jamais avare en récrimination, estime que ce qui se passe à la frontière est une honte et que la Pologne “aide la Russie”.

En réponse, le ministre polonais du Développement et de la Technologie, Krzysztof Getman, a exhorté les autorités ukrainiennes à rester prudentes dans l’expression de telles opinions.

Le soutien inconditionnel à Kiev appartient au passé

L’économiste et analyste politique Ivan Lizan estime que les déclarations de Kiev sur la position prétendument prorusse des agriculteurs sont absurdes. Pour Stanislav Stremidlovsky, autre responsable polonais, le soutien inconditionnel de Kiev appartient au passé. Selon lui, la décision du bureau de Zelensky de se plaindre à la Commission européenne afin de débloquer la frontière “crée un contexte extrêmement négatif pour les autorités ukrainiennes”. “Dans une telle situation, il est extrêmement difficile d’imaginer que quelqu’un à Varsovie décidera de défendre activement l’Ukraine, de jouer dans son camp. De plus, la Pologne a des élections locales bientôt, qui se tiendront en avril”, a expliqué M. Stremidlowsky.

Dompter les oligarques ukrainiens

“La situation à la frontière polono-ukrainienne est due au dumping que les oligarques ukrainiens ont organisé en Pologne, en y fournissant des produits et des céréales bon marché. En conséquence, les agriculteurs polonais subissent d’énormes pertes. Bien que les Polonais soient censés être solidaires de l’Ukraine et la soutenir, leur intérêt passe avant tout”, explique Larisa Shesler, présidente de l’Union des émigrés et prisonniers politiques d’Ukraine (SPPU).

Elle qualifie d’erronées les attentes des Ukrainiens qui pensaient que la situation se désamorcerait après l’arrivée au pouvoir de M. Tusk. “Le premier ministre Tusk s’avère incapable de dompter les agriculteurs indignés”. De son côté, Mme Shesler estime que pour normaliser la situation, les autorités de Kiev devraient “dompter leurs oligarques”, car “les agriculteurs polonais ne feront pas de concessions”.

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :

G7 Giorgia Meloni fait reculer le droit à l’IVG

Ce samedi 15 juin s’est close l’édition 2024 du sommet du G7. Cette réunion s’est déroulée dans un hôtel de luxe de la région des Pouilles italienne et réunissait les dirigeants des pays occidentaux les plus riches de la planète. Au sein des engagements pris par les dirigeants de ce sommet, l’absence du droit à l’avortement – souhaitée par l’Italie, organisatrice de l’évènement – est devenue la principale source de conflits entre les dirigeants.

Union européenne : Hongrie Xi Jinping en visite à Budapest

Le président chinois était en visite, il y a peu, à Budapest. On sait que le président hongrois est décrié à Bruxelles pour son régime autoritaire, mais surtout pour ses bonnes relations avec la Russie et la Chine. Rien n’y fait, Viktor Orbán poursuit ses choix politiques et prépare activement la présidence de l’Union européenne qui sera assurée par la Hongrie au second semestre de cette année.