Que reste-t-il à ces hommes et femmes qui marchent au-devant de la mort pour un sac de farine ? Un père de famille raconte à l’AFP, que « La question était : est-ce que j’emporte un blessé pour le sauver, ou un sac de farine pour sauver ma famille ? ».
Depuis la reprise des combats au printemps, la situation humanitaire atteint un degré d’effondrement total. Le blocus est quasi complet. L’accès à l’eau, à la nourriture, aux soins est bloqué. Les ONG peinent à livrer. Les hôpitaux, eux, ne sont plus que ruines surchargées : manque de tout, réapparition de maladies évitables, enfants morts de malnutrition. Au moins trois nourrissons ont succombé cette semaine à la faim.
Dans ce tableau d’apocalypse, l’armée israélienne poursuit ses opérations vers Deir al-Balah, centre du territoire. Des tracts largués par avion ordonnent à des familles de tout quitter, encore. Où aller, quand il n’y a plus d’abris ? L’ONU elle-même ne sait plus comment garantir une seule zone sécurisée dans l’enclave. Le déplacement devient une arme, la famine un outil, la peur une politique.
Mais qui entend ? Certes, le pape parle de « barbarie ». Certes, les chancelleries occidentales appellent à des « pauses humanitaires », à « garantir un accès sécurisé ». Mais rien ne change sur le terrain. L’aide meurt à la frontière. Les enfants meurent dans les bras de leurs parents.
En 2025, la famine tue en direct. Et ce sont les décisions humaines, politiques, militaires, qui affament les Palestiniens. Refuser de le dire clairement, c’est déjà participer à cette guerre contre les civils.