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Israël

Le port israélien d’Eilat au bord de l’effondrement

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Commerce Israël Guerre

Le port israélien d’Eilat va licencier la moitié de ses effectifs, en raison des conséquences économiques des attaques des Houthis. La situation dans le golfe d’Aden et sur la mer Rouge impacte négativement les activités d’un des principaux ports israéliens menacé d’asphyxie.

Le port est au bord de l’effondrement en raison des attaques du groupe armé Ansarullah, qui bloque la mer Rouge et cible les navires traversant ce corridor maritime.

Un port bloqué

« WorldCargo », un site Internet spécialisé dans l’actualité du transport maritime mondial, informe qu’avec plus de huit mois de paralysie du trafic maritime et des activités commerciales, la direction du port menace de licencier entre 50 et 60 employés sur 120. Et ce, si le gouvernement israélien n’intervient pas rapidement.

En effet, la guerre contre Gaza pourrait entraîner la fermeture totale du port, selon les derniers rapports des médias israéliens. C’est la conséquence des attaques des rebelles houthis du Yémen contre des navires commerciaux dans la mer Rouge, a déclaré son directeur général. « Le port d’Eilat est la porte d’entrée sud d’Israël vers l’Extrême-Orient, l’Australie et l’Afrique » a déclaré Gideon Golber au quotidien israélien Maariv. « Toute activité s’est arrêtée, car les navires ne pouvaient plus passer dans aucune direction pour atteindre le port d’Eilat ou voyager vers l’Europe par le canal de Suez. Par conséquent, le port a arrêté ses opérations et ses revenus ont cessé », a-t-il ajouté.

Itinéraire plus long et plus coûteux

Environ 12 % du commerce maritime mondial passe normalement par le détroit de Bab-el-Mandeb, qui contrôle l’accès au sud de la mer Rouge, mais depuis la mi-novembre, le nombre de conteneurs a chuté de 70 %, selon les experts maritimes.

De nombreux armateurs ont préféré interrompre leur trafic dans cette zone pour un itinéraire alternatif autour du cap sud-africain de Bonne-Espérance, plus long et coûteux. Notons que le port d’Eilat, le seul port israélien non situé sur la mer Méditerranée, évite le passage par le canal de Suez pour les navires venant du sud et de l’est. Ce qui en fait un atout stratégique unique pour Israël.

Au bord de l’effondrement

Privatisé en 2013 par des hommes d’affaires israéliens via la compagnie maritime « Babo » pour 122 milliards de shekels (33 milliards de dollars), le port emploie actuellement environ 120 travailleurs sous convention collective et environ 70 travailleurs de sécurité sous contrat direct.

Le PDG du port, Gideon Golber, a déclaré que le port est devenu vide et que ses travailleurs sont menacés d’expulsion. Le gouvernement israélien menace de le nationaliser à nouveau. M. Golber indique que le port perd entre 6 et 10 millions de shekels (2,5 millions de dollars) par mois en raison de la guerre contre Gaza.

De plus, il souligne l’importance stratégique d’Eilat comme infrastructure nationale d’Israël pour le transport de marchandises dans les échanges commerciaux avec l’Europe et l’Asie de l’Est. En cas de guerre sur le front nord, avec des missiles atteignant les ports de Haïfa et d’Ashdod, Israël serait assiégé, rendant crucial l’accès à Eilat. Enfin, il remet en question l’efficacité des forces de la coalition internationale menée par les USA en mer Rouge.

Autre conséquence, de cette guerre « économique » que souligne le journal israélien Maariv : depuis le début de la guerre d’Israël contre Gaza, 46 000 entreprises israéliennes ont été fermées en raison notamment de l’isolement international du pays. « L’on s’attend à ce que d’ici à la fin 2024, le nombre d’entreprises israéliennes fermées atteigne 60 000 sociétés », a noté le journal.

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