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Géopolitique

Le nucléaire iranien relance les équilibres diplomatiques au Moyen-Orient

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Mise à jour le 6 juin 2025
Temps de lecture : 4 minutes

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Israël États-Unis Nucléaire Énergie Iran

Alors que les négociations sur le nucléaire iranien piétinent, une nouvelle architecture régionale émerge, portée par la Chine, la Russie et la détente irano-saoudienne. L’isolement d’Israël, accentué par la guerre à Gaza, redonne du souffle à une solution diplomatique globale, avec des répercussions possibles jusqu’en Palestine.

Depuis la dénonciation unilatérale du JCPOA par Donald Trump en 2018, l’Iran a repris l’enrichissement de l’uranium à un niveau élevé, accentuant les tensions avec Israël. Ce dernier, farouchement opposé à tout accord, mène des opérations de sabotage et influence directement la politique américaine.

Guerre à Gaza et marginalisation d’Israël

Mais la guerre déclenchée à Gaza en octobre 2023 a marqué un tournant. Accusé de crimes de guerre et de nettoyage ethnique dans les enceintes internationales, Israël est aujourd’hui confronté à un isolement diplomatique jamais vu. Son opposition systématique à la paix avec l’Iran est perçue comme un obstacle à une stabilisation régionale plus large.

Les États-Unis, bien que toujours alliés stratégiques d’Israël, subissent une pression de leurs partenaires arabes et asiatiques pour dissocier la question du nucléaire iranien de l’agenda sécuritaire israélien. Dans ce contexte, toute relance des négociations implique désormais une prise de distance avec la ligne dure imposée par Tel-Aviv.

À contre-courant de l’impasse occidentale, la Chine et la Russie apparaissent comme les véritables médiateurs d’une désescalade durable.

L’émergence d’un nouvel ordre régional sino-russe

Pékin a déjà démontré sa capacité d’influence en réconciliant l’Iran et l’Arabie saoudite en 2023 — un pas décisif vers la fin de la polarisation confessionnelle.

Moscou, de son côté, soutient activement l’Iran dans les formats alternatifs (BRICS+, OCS) et milite pour un nouvel équilibre régional plus inclusif, rompant avec la centralité israélo-américaine.

Dans cette recomposition, la cause palestinienne retrouve une légitimité stratégique, alors que les appels à une paix globale, incluant la Palestine, résonnent de plus en plus dans les forums multilatéraux.

L’affaiblissement diplomatique d’Israël, combiné à l’essor de puissances non alignées, ouvre la voie à une reconfiguration où la Palestine pourrait cesser d’être l’otage d’un statu quo asymétrique. Un accord régional incluant la sécurité nucléaire, la souveraineté des États et les droits des peuples, marquerait un tournant historique pour le Moyen-Orient.

Le JCPOA en bref

Le Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA), signé en 2015 entre l’Iran et les « grandes puissances », visait à garantir la nature exclusivement civile du programme nucléaire iranien. En contrepartie, les sanctions internationales devaient être levées.

L’Iran s’était engagé à :

  • Limiter son enrichissement à 3,67 %
  • Réduire ses centrifugeuses à 5 060
  • Réaménager le réacteur d’Arak
  • Ouvrir ses sites aux inspections de l’AIEA

Mais la décision unilatérale de Donald Trump, en 2018, de retirer les États-Unis de l’accord a vidé ce dernier de sa substance. Washington a rétabli de lourdes sanctions économiques contre l’Iran, poussant ce dernier à reprendre progressivement ses activités nucléaires sensibles.

Depuis 2021, les négociations de relance à Vienne piétinent, notamment en raison du refus américain de garantir qu’un futur président ne dénoncera pas à nouveau l’accord.

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