Leader du parti Hadash et président de la faction Hadash-Ta’al, Ayman Odeh est l’une des rares voix au Parlement israélien à défendre la paix, l’égalité des droits et la fin du nettoyage ethnique en Cisjordanie comme du génocide en cours à Gaza. C’est pour cette raison – et aucune autre – que le pouvoir veut l’expulser.
Dans une Knesset sous domination de l’extrême droite, la coalition gouvernementale de Netanyahou a trouvé des alliés jusque dans les rangs de l’opposition pour faire taire l’opposant. Israel Beytenou, Yesh Atid et le HaMahane HaMamlahti ont rallié la procédure, en s’appuyant sur une disposition légale permettant d’exclure un député jugé hostile au « caractère juif et démocratique » de l’État. Une majorité qualifiée de 90 voix sera nécessaire, dans les trois semaines, pour confirmer cette destitution en plénière.
La manœuvre a suscité des réserves jusque chez la conseillère juridique de la Knesset, Sagit Afik, qui estime que les propos incriminés sont isolés, ambigus, et ne permettent pas de fonder une telle mesure.
Ayman Odeh, qui avait déjà annoncé son retrait de la vie parlementaire pour novembre prochain, dénonce une « chasse aux sorcières » et avertit : « Aujourd’hui, c’est moi, demain, ce sera vous. Tous ceux qui oseront s’opposer seront les prochaines cibles. »
Il appelle les députés à ne pas céder : « Réveillez-vous ! Ne prenez pas part à cette dérive. Si vous ne résistez pas maintenant, il ne vous restera bientôt plus aucun espace démocratique à défendre. »
Déjà exclu une première fois en novembre 2024 pour avoir critiqué la guerre contre Gaza, Odeh incarne l’effacement progressif de toute voix dissidente en Israël.