Avocat de formation, député depuis 2015 et leader du parti communiste Hadash, Ayman Odeh incarne une opposition farouche à la politique de Benjamin Netanyahou.
Une parole qui dérange
Lors d’une conférence à Haïfa, il a affirmé que « Gaza a gagné et Gaza gagnera », appelant à la fin de l’occupation et à la création d’un État palestinien. Il accuse le gouvernement israélien de « génocide » et de « nettoyage ancestral », dénonçant la destruction massive de Gaza et la mort de milliers d’enfants.
Ces propos ont provoqué une onde de choc. Expulsé de la Knesset, Odeh a vu sa liberté d’expression remise en cause. Le 31 mai, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a officiellement demandé la levée de son immunité parlementaire, l’accusant d’incitation au terrorisme. Odeh, lui, persiste : « Leur sang vous hantera », a-t-il lancé à ses collègues, en référence aux enfants tués à Gaza.
Une démocratie sous tension
Le cas Odeh illustre une crise plus large : celle d’une démocratie israélienne fragilisée par la montée de l’extrême droite et la répression des voix critiques. Les députés arabes, comme Ofer Cassif, sont régulièrement suspendus ou menacés de destitution. Des lois ciblent spécifiquement les représentants palestiniens, tandis que les institutions perdent en légitimité aux yeux d’une partie de la population.
Le gouvernement Netanyahou reste solidement arrimé à une coalition ultra-orthodoxe et nationaliste. Les manifestations, bien que régulières, se concentrent davantage sur le sort des otages que sur la guerre elle-même. L’opposition, divisée, peine à proposer une alternative crédible.
Une coalition sous influence
Le gouvernement Netanyahou repose sur une alliance avec des partis « suprémacistes ». Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, figures de l’extrême droite, dictent en partie l’agenda sécuritaire et menacent de faire tomber la coalition en cas de concessions. Cette dépendance alimente une politique de plus en plus radicale, aux conséquences régionales et internationales préoccupantes.
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