Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a présenté cette initiative comme une alternative au plan américain, qui prévoyait de transformer Gaza en une « Riviera du Moyen-Orient » après le déplacement des habitants vers l’Égypte et la Jordanie. « Toute tentative de déplacer le peuple palestinien ou d’annexer une partie de ses territoires plongerait la région dans une nouvelle phase de conflits* », a déclaré Sissi, soulignant l’importance d’une solution durable et respectueuse des droits des Palestiniens.
Un fonds international pour financer la reconstruction
Les dirigeants arabes ont convenu de créer un fonds dédié à la reconstruction de Gaza, appelant à une contribution internationale pour accélérer les travaux. Ce fonds, qui recevra des engagements financiers de pays donateurs et d’institutions internationales, permettra de financer des projets d’infrastructures, de logements et de services publics. Le plan prévoit également la mise en place de zones d’habitation temporaires, avec des tentes et des préfabriqués, pour reloger les Gazaouis pendant les travaux.
Le sommet a également insisté sur la nécessité d’unifier les factions palestiniennes sous l’égide de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), excluant ainsi le Hamas de toute gouvernance directe. Un comité technocratique, composé de professionnels indépendants, sera chargé de superviser la reconstruction et la gestion de Gaza pendant une période transitoire de six mois, avant de transférer le pouvoir à l’Autorité palestinienne.
Rien n’est joué
Malgré l’optimisme affiché, la mise en œuvre de ce plan dépendra de plusieurs facteurs. Israël, qui contrôle de facto les frontières de Gaza, devra donner son feu vert pour permettre l’acheminement des matériaux et des équipements nécessaires. Par ailleurs, le Hamas, bien qu’exclu du processus de gouvernance, reste un acteur central dans la bande de Gaza et a exprimé son soutien à la création du comité de reconstruction.
Sur le plan économique, le défi est colossal. Les destructions ont laissé Gaza dans un état de délabrement avancé, avec des infrastructures en ruine et une économie paralysée. Le chiffre avancé par Sissi, 53 milliards de dollars, reflète l’ampleur des travaux à entreprendre.
Le sommet a également été l’occasion pour le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, d’annoncer des mesures visant à réconcilier les factions palestiniennes. La création d’un poste de vice-président et une amnistie pour les dissidents du Fatah, dont l’ancien homme fort de Gaza Mohammed Dahlan, pourraient ouvrir la voie à une réunification politique. Abbas a aussi réaffirmé la volonté de l’Autorité palestinienne d’organiser des élections présidentielles et législatives, à condition que les conditions soient réunies.