Le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a confirmé que la Belgique reconnaîtra officiellement l’État de Palestine lors de la session de septembre de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Cette décision, justifiée par la nécessité de répondre au « drame humanitaire » et aux « violences perpétrées par Israël en violation du droit international », s’accompagne de l’annonce de douze sanctions « fermes » contre Tel-Aviv, allant de l’interdiction des produits issus des colonies à des restrictions consulaires pour les Belges installés dans les territoires occupés.
Une reconnaissance belge à forte portée symbolique
Toutefois, la reconnaissance formelle par arrêté royal restera conditionnée à deux éléments : la libération de tous les otages encore détenus et la fin de toute implication du Hamas dans la gestion politique de la Palestine. L’annonce belge ne survient pas isolément. Elle s’inscrit dans un mouvement diplomatique de plus grande ampleur. En mai dernier, la France avait franchi le pas en reconnaissant à son tour l’État palestinien, suivie par le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada. D’autres pays européens comme l’Espagne, l’Irlande et la Norvège avaient déjà ouvert la voie dès le printemps.
Ce faisceau d’initiatives traduit un tournant dans la politique étrangère occidentale, longtemps paralysée par la crainte d’affaiblir le processus de négociation. La multiplication de ces reconnaissances montre qu’une ligne rouge a été franchie : la persistance du conflit, les destructions massives à Gaza et l’absence de perspectives crédibles de paix rendent désormais intenable le statu quo diplomatique.
Un mouvement d’ampleur mondiale
La Belgique rejoint ainsi une dynamique plus large qui dépasse l’Europe. Plus de 140 États membres de l’ONU reconnaissent déjà la Palestine, mais le basculement est inédit dans le camp occidental. Jusqu’alors, ce sont surtout des pays du Sud, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine qui avaient officialisé leur soutien. Aujourd’hui, ce front s’élargit : l’adhésion de puissances économiques et diplomatiques majeures confère un poids nouveau à cette revendication.
Pour Bruxelles, comme pour Paris, Londres ou Ottawa, cette reconnaissance ne se veut pas un geste symbolique isolé mais bien un acte politique visant à faire pression sur Israël. Elle s’accompagne de sanctions ciblées contre les colonies, de mesures restrictives en matière de coopération économique et, dans certains cas, d’interdictions de séjour visant des personnalités politiques israéliennes.
L’initiative belge confirme que la question palestinienne n’est plus reléguée à la marge des relations internationales. Elle se place désormais au cœur des débats sur la légalité internationale, les droits humains et la prévention du génocide.