Tandis que la nation iranienne résiste, Israël révèle ses limites dans une guerre d’usure. En toile de fond, la Chine et la Russie soutiennent un partenaire des BRICS dans le respect du droit international.
Une guerre d’usure que Tel-Aviv ne peut gagner
La guerre de douze jours entre Israël et l’Iran, avec l’implication directe des États-Unis, a mis en lumière les limites de la puissance israélienne. Malgré une supériorité technologique indéniable, Israël a montré son incapacité à soutenir une guerre d’attrition. Le coût quotidien de sa défense aérienne a dépassé les 250 millions d’euros, et les stocks de missiles s’amenuisent. Le « Dôme de fer », bien que performant, n’a pu empêcher des frappes iraniennes ciblées sur le territoire israélien.
Cette vulnérabilité nouvelle a surpris. Israël, habitué à des campagnes militaires courtes et décisives, se retrouve confronté à un adversaire capable de durer, de frapper avec précision, et de résister politiquement. Le soutien américain, bien que massif, semble désormais insuffisant pour masquer une réalité stratégique : Israël ne peut plus imposer seul ses conditions dans la région.
L’Iran, carrefour d’un monde en recomposition
Au moment même où les missiles tombaient sur l’Iran, le 25 mai 2025 un train de fret en provenance de Xi’an arrivait au pôle logistique d’Aprin, près de Téhéran. Cette ligne ferroviaire, fruit d’un accord stratégique de 400 milliards de dollars signé avec la Chine en 2021, marque l’intégration de l’Iran dans les Nouvelles Routes de la Soie. Elle incarne une vision de long terme : faire de l’Iran un nœud logistique entre l’Asie, l’Europe et le Moyen-Orient.
Parallèlement, le corridor de transport Nord-Sud, reliant la Russie, l’Iran et l’Inde, prend forme. Ces deux projets font de l’Iran un pivot géoéconomique majeur, soutenu par Moscou et Pékin. Ce soutien n’est pas seulement stratégique : il s’inscrit dans une logique de respect du droit international, face à un unilatéralisme occidental de plus en plus contesté.
Quel que soit le sort réservé au cessez-le-feu – par définition instable – ces dynamiques géopolitiques sont appelées à perdurer. Elles dessinent, au-delà des affrontements militaires, les contours d’un ordre en gestation, dans lequel l’Iran, adossé à ses partenaires eurasiatiques, s’impose comme un acteur central. Ce repositionnement s’inscrit dans le temps long : il dépasse les conjonctures et s’affirme comme l’une des lignes de force durables d’un monde en recomposition.
L’après est déjà là
Le 25 mai 2025, un train de fret en provenance de Xi’an est arrivé à Aprin, près de Téhéran. Alors que les bombes tombaient, les infrastructures se mettaient en place. Avec la route ferroviaire Chine–Iran et le corridor Nord–Sud Russie–Inde, l’Iran ne se projette pas seulement dans l’après-guerre : il l’incarne déjà.
Ces deux projets majeurs feront l’objet de prochains articles.