Le 11 août 2025, le Premier ministre australien Anthony Albanese a déclaré que son pays reconnaîtrait l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre. Cette annonce marque un tournant historique dans la politique étrangère australienne, longtemps alignée sur les positions américaines. Albanese a justifié cette décision par la nécessité de « briser le cycle de violence » et de répondre à la « catastrophe humanitaire » en cours à Gaza.
Un virage diplomatique assumé
La reconnaissance australienne n’est pas inconditionnelle : elle repose sur des engagements de l’Autorité palestinienne, notamment l’exclusion du Hamas du futur gouvernement, la démilitarisation du territoire et la tenue d’élections générales. Le chef du gouvernement australien a également critiqué ouvertement le gouvernement israélien, l’accusant de « saper activement » la solution à deux États par l’expansion des colonies et le refus de respecter les obligations internationales.
Cette prise de position s’inscrit dans une dynamique occidentale plus large. Après la France, premier pays du G7 à reconnaître la Palestine, le Canada et le Royaume-Uni ont suivi, chacun avec leurs propres conditions. La Nouvelle-Zélande pourrait bientôt rejoindre ce mouvement, accentuant l’isolement diplomatique des États-Unis, qui continuent de rejeter toute reconnaissance unilatérale.
Israël sous tension, la rue se soulève
Alors que la reconnaissance de la Palestine gagne du terrain à l’international, Israël est confronté à une contestation interne d’une ampleur inédite. Le 9 août, plus de 100 000 personnes ont manifesté à Tel-Aviv contre le plan du gouvernement Netanyahu visant à reprendre le contrôle total de Gaza. Parmi les manifestants, les familles des otages israéliens détenus par le Hamas ont dénoncé une politique « cynique » qui met en péril la vie de leurs proches.
Les slogans brandis dans les rues – « Non au cabinet de la mort », « Libérez nos enfants, pas vos ambitions » – traduisent une fracture profonde entre le pouvoir et une partie de la société israélienne. Des appels à la désobéissance militaire ont même été lancés, tandis que des figures politiques de l’opposition appellent à une intervention internationale pour freiner l’escalade.
Cette mobilisation populaire, couplée à la pression diplomatique croissante, pourrait redéfinir les rapports de force dans le conflit israélo-palestinien. L’Australie, en prenant position, ne fait pas que reconnaître un État : elle s’inscrit dans un mouvement global qui remet en cause les équilibres établis depuis des décennies.