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Mohammad Bash/shutterstock
Géopolitique du chaos

L’après-Assad en Syrie, entre fragmentation et luttes d’influence

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Mise à jour le 24 août 2025
Temps de lecture : 3 minutes

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Israël États-Unis Syrie

La chute du régime de Bachar el-Assad n’a pas ouvert la voie à la paix, mais à une recomposition violente du territoire syrien. Entre islamisme, ingérences étrangères et tensions communautaires, le pays s’enfonce dans une fragmentation qui pourrait être durable. Israël, la Turquie et les États-Unis y poursuivent des stratégies qui nourrissent le chaos, chacun selon ses intérêts.

Hayat Tahrir al-Sham (HTS), héritier d’Al-Qaïda, impose désormais un ordre islamiste rigoureux sous la houlette d’Abou Mohammad al-Joulani. Ce dernier incarne une forme de « compromis » entre rigorisme religieux et coopération pragmatique avec Ankara. Loin d’un retour à la stabilité, cette domination s’appuie sur une administration stricte, une police religieuse omniprésente et une répression ciblée.

La Turquie, quant à elle, exerce une influence directe sur les régions d’Alep, Idleb et Afrine. Par une présence militaire, un contrôle sécuritaire et une politique de peuplement, elle façonne une zone tampon à sa frontière, expulse les populations kurdes et s’impose comme acteur incontournable de toute recomposition régionale.

Une mosaïque ethno-confessionnelle en tension

L’effondrement du pouvoir central a ravivé les fractures communautaires. Dans le sud, des affrontements opposent milices druzes et groupes armés issus des anciens réseaux du régime. Les Alaouites, d’où est issue la famille Assad, sont désormais marginalisés et pris pour cible.

Les États-Unis, présents dans le nord-est riche en hydrocarbures, justifient leur maintien par la lutte contre les résidus de Daech. En réalité, leur stratégie vise à empêcher toute stabilisation durable, en entretenant la fragmentation du pays. Leur coopération ambiguë avec Ankara et leur soutien indéfectible à Israël renforcent cette logique.

Le Golan, une conquête normalisée

Annexé par Israël en 1981, le plateau du Golan est un enjeu stratégique. Sa position surélevée offre à Tel-Aviv un avantage militaire sur le sud syrien. La reconnaissance américaine de cette annexion en 2019 a légitimé une occupation contraire au droit international.

L’affaiblissement de la Syrie permet à Israël de renforcer son emprise, tout en poursuivant ses frappes contre le Hezbollah sur le territoire syrien.

Israël et la stratégie du chaos

Israël, de son côté, tire profit de l’instabilité chronique en Syrie et au Liban. En favorisant la fragmentation de ses voisins, Tel-Aviv cherche à « garantir sa sécurité à court terme ». Mais cette approche, fondée sur la militarisation et la supériorité technologique, alimente les tensions régionales. Le chaos entretenu — islamiste, communautaire ou militaire — nourrit les ressentiments et les radicalisations, compromettant toute paix durable.

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