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Bokmässan - CC BY-NC 2.0
Gaza, conscience en éveil

David Grossman, le mot « génocide » et l’urgence d’un État palestinien

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Temps de lecture : 3 minutes

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Palestine Israël

L’écrivain israélien David Grossman, longtemps figure de la modération et du dialogue, a franchi un seuil symbolique en qualifiant les actions d’Israël à Gaza de « génocide ». Une prise de position qui résonne avec les appels toujours plus nombreux à la reconnaissance d’un État palestinien, notamment en France et au Canada.

David Grossman, écrivant reconnu, a déclaré dans une interview au journal La Repubblica le 1er août 2025 : « Pendant des années, j’ai refusé d’utiliser ce mot. Mais aujourd’hui, je ne peux plus m’en empêcher. »

Un mot longtemps retenu, désormais impossible à taire

Ce mot, c’est « génocide ». Il l’emploie avec « un cœur brisé », conscient de la charge historique et morale qu’il implique pour un Israélien juif. Grossman évoque une « avalanche » : une fois prononcé, le mot grandit, emportant avec lui douleur et responsabilité.

Son revirement s’appuie sur les témoignages, les images et les rapports sur la famine à Gaza. Il ne parle pas en juriste, mais en homme « né dans ce conflit », dont « l’existence entière a été dévastée par l’occupation et la guerre ». Il rejoint ainsi les voix de B’Tselem et de Médecins pour les Droits Humains, qui dénoncent une « politique officielle de famine massive ».

Reconnaissance de la Palestine, un espoir fragile

Grossman ne se contente pas de dénoncer. Il appelle à une issue politique, affirmant qu’il reste « désespérément fidèle » à la solution à deux États. Il soutient ouvertement les démarches de la France et du Canada en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien.

Pour lui, cette reconnaissance n’est pas un geste symbolique, mais une étape nécessaire pour sortir du cycle de violence. Elle représente une forme de réparation morale, un début de justice pour un peuple pris dans une catastrophe humanitaire d’une ampleur inédite.

Quand l’historien de la Shoah parle, Grossman écoute

Invité à commenter la tribune de l’historien Omer Bartov, publiée mi-juillet dans le New York Times sous le titre « J’étudie les génocides ; je sais en reconnaître un quand j’en vois un », David Grossman a reconnu que cet article avait marqué un tournant dans sa réflexion. « J’ai lu les journaux, j’ai écouté les témoignages de ceux qui revenaient de Gaza. Et j’ai compris que je ne pouvais plus me taire », a-t-il confié. Il se dit poussé par l’urgence, par un devoir moral de parler, même si cela lui coûte.

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