Faut-il y voir enfin le retour de la diplomatie (dont celle de la France) après plus d’un an de guerre et de frappes israéliennes sur Gaza (environ 45 000 morts) et deux mois de guerre ouverte sur le sol libanais ?
Alors que les bombardement sur le Liban ont continué jusqu’à une heure avant la mise en œuvre de la trêve, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a précisé maintenir « une totale liberté d’action militaire » au Liban, avec l’accord des États-Unis, laissant ainsi clairement entendre que tout dépend maintenant du retrait réel des forces du Hezbollah. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a abondé dans ce sens.
De son côté, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir (extrême droite) attaque l’accord en le qualifiant d’ « erreur historique » qui « ne répond pas aux objectifs de la guerre » d’Israël, à savoir « ramener chez les habitants du nord [d’Israël] en toute sécurité ». Il est à noter que Ben-Gvir est également membre du cabinet de sécurité.
Du reste, Netanyahu, que l’on sait peu disposé à la paix, n’avait pas d’autre choix que d’accepter cette trêve afin, dit-il lui-même, de « se concentrer sur la menace iranienne », d’une part, et d’accentuer sa pression sur le Hamas à Gaza d’autre part. À Gaza, les choses sont en effet loin d’être réglées.
Par ailleurs, Benjamin Netanyahu devait bien concéder un pas face aux pressions internationales. La récente frappe dans le quartier populaire de Basta, dans le centre de Beyrouth, n’a fait qu’accentuer celles-ci. L’armée israélienne disait viser un ou des responsables du Hezbollah et n’a pas demandé d’évacuation préalable de l’immeuble concerné, faisant une trentaine de morts et des dizaines de blessés civils.
Le Hezbollah et les autorités libanaises ont accepté la mise en place de la résolution 1701 de l’ONU. Prise en 2006, celle-ci prévoit le retrait du Hezbollah au nord du fleuve Litani, un arrêt de la violation de l’espace aérien et de la zone maritime du Liban. Mais on perçoit bien que les autorités israéliennes n’entendent pas perdre la main.