Une décision marquée par des pertes financières importantes et une mobilisation populaire grandissante contre les complicités présumées de l’enseigne avec Israël.
Un boycott aux répercussions économiques
Le géant français de la grande distribution Carrefour, exploité dans la région arabe par le groupe Majid Al Futtaim, a officiellement mis fin à ses activités à Oman le 7 janvier 2025. Cette annonce fait suite à une décision similaire prise en Jordanie, où toutes les succursales avaient cessé d’opérer dès novembre 2024.
Selon le rapport semestriel 2024 du Groupe Majid Al Futtaim, les bénéfices de la branche vente au détail ont chuté de 47 %, une baisse attribuée à une perte de confiance des consommateurs dans plusieurs pays de la région, notamment à Bahreïn, en Égypte, au Maroc et en Tunisie. La mobilisation a été particulièrement intense depuis octobre 2023, à la suite de la guerre meurtrière menée par Israël contre Gaza. Manifestations, campagnes en ligne et actions sur le terrain ont marqué l’ampleur de ce boycott.
Des accusations de complicité
Le mouvement BDS reproche à Carrefour divers partenariats et actions perçus comme un soutien direct au régime israélien. Parmi les griefs figurent des accords conclus avec des entreprises israéliennes liées à des violations des droits de l’homme et des initiatives prises par certaines succursales, comme des collectes de fonds pour les forces armées israéliennes. La marque est également accusée d’avoir fourni des paquets-cadeaux aux soldats israéliens engagés dans le conflit de Gaza.
Depuis décembre 2022, la campagne #BoycottCarrefour a multiplié les actions pour dénoncer ces liens, amplifiées par le lourd bilan de la guerre à Gaza : des dizaines de milliers de Palestiniens tués et des destructions massives. Ces événements ont suscité une forte indignation dans les pays arabes, où Carrefour est un acteur économique majeur, mais également une cible privilégiée pour les militants pro-palestiniens.