En réponse à une série d’attaques, dont les récentes frappes ciblées de l’Iran et des menaces régionales croissantes, les États-Unis ont renforcé leur soutien militaire à Israël par un déploiement de troupes et du système de défense antimissiles THAAD. Une initiative opérée par une centaine de soldats américains, marquant le premier envoi de troupes américaines en Israël depuis l’attaque du Hamas. L’administration Biden s’engage ainsi dans un soutien actif, dans un contexte où Israël annonce de possibles représailles massives contre les forces iraniennes et leurs alliés régionaux.
Un déploiement militaire à haut risque pour Washington
Selon l’expert Aaron David Miller, cette riposte israélienne à l’attaque iranienne « sera probablement si puissante que les Iraniens seront obligés de réagir ». Le déploiement du système THAAD suggère une anticipation américaine des représailles et vise à protéger le territoire israélien contre des frappes potentielles.
Cependant, des analystes comme Daniel Davis de Defense Priorities s’inquiètent de la vulnérabilité accrue des soldats américains dans un conflit qui n’est pas le leur, soulignant que « si des Américains sont tués, les pressions pour une riposte contre l’Iran seront inévitables ».
Une décision impopulaire au sein de l’opinion
L’envoi de troupes en Israël survient dans un climat d’opinion public défavorable aux États-Unis. D’après un sondage récent du Chicago Council on Foreign Affairs, seuls 40 % des Américains soutiennent une intervention militaire pour protéger Israël, une baisse significative par rapport à 2021, où 55 % y étaient favorables. La chercheuse Annelle Sheline, du Quincy Institute, critique cette approche de l’administration Biden, affirmant que « chaque nouvel envoi d’armes et de soldats contribue à l’intensification de la violence », en contradiction avec l’objectif affiché de Washington de limiter une guerre généralisée.
Ce choix intervient également alors que la sympathie envers Israël a chuté à 33 % parmi les Américains interrogés en septembre 2024, révélant une désaffection pour une implication accrue au Moyen-Orient. Avec les élections de novembre en ligne de mire, l’envoi de troupes pourrait devenir un point sensible pour Biden, posant la question de l’impact de cette décision sur les relations de Washington dans la région.
Source : Responsible Statecraft