Ce procès historique, suivi de près par l’opinion publique, pourrait bouleverser l’échiquier politique israélien.
Une figure politique sous pression judiciaire
Benyamin Netanyahou, 75 ans, chef du gouvernement israélien et leader du Likoud, comparaît devant la justice depuis quatre ans pour des faits de corruption. Pour la première fois dans l’histoire d’Israël, un Premier ministre en exercice doit répondre de telles accusations devant un tribunal.
Malgré les charges retenues contre lui, Netanyahou continue de dénoncer un « procès politique », orchestré par des opposants déterminés à l’évincer du pouvoir. Ce bras de fer entre justice et politique divise profondément la société israélienne, entre ses partisans qui le considèrent comme victime d’un acharnement et ses détracteurs qui y voient l’illustration d’un système gangrené par la corruption.
Une relation controversée entre politique et médias
Deux des affaires impliquant Netanyahou mettent en lumière les liens troubles entre le pouvoir politique et les médias israéliens. L’une concerne le journal Yediot Aharonot, l’autre la société de télécommunications Bezeq et son site d’information Walla.
Parallèlement à ce procès, Netanyahou doit affronter d’autres défis, notamment un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre présumés lors de la guerre à Gaza. Les développements de ce procès historique sont suivis de près par l’opinion publique et la communauté internationale, tant ils pourraient redéfinir le paysage politique israélien.
- L’affaire Milchan, des cadeaux luxueux en échange de faveurs. L’affaire « Cas 1000 » concerne l’acceptation par Netanyahu de cadeaux de la part du producteur hollywoodien Arnon Milchan. Ces cadeaux, notamment des cigares et du champagne d’une valeur de plusieurs dizaines de milliers de dollars, auraient été offerts en échange de faveurs politiques. Netanyahu aurait usé de son influence pour aider Milchan à obtenir un visa américain et soutenir des projets commerciaux liés au cinéma.
- L’affaire Yediot Aharonot, un marché entre Netanyahu et un magnat de la presse. Dans cette affaire, Netanyahu est soupçonné d’avoir négocié un accord avec Arnon Mozes, propriétaire du journal Yediot Aharonot. En échange d’une couverture médiatique plus favorable, le Premier ministre aurait promis de limiter la diffusion du journal concurrent Israel Hayom. Les enregistrements de leurs conversations ont été présentés comme preuves.
- L’affaire Bezeq-Walla : le « Cas 4000 » est jugé comme le plus grave. Netanyahu est accusé d’avoir accordé des faveurs réglementaires à Bezeq, en facilitant des décisions qui lui auraient rapporté des centaines de millions de dollars, en échange d’une couverture médiatique positive sur le site Walla. L’enquête a révélé que l’entourage du Premier ministre aurait influencé directement le contenu éditorial du site.