Que la cause soit juste ou pas, il existe deux manières de la défendre.
L’agitation, qui fait parler, mais qui, limitée à elle-même, ne convainc que les convaincus. C’est l’effet Facebook.
Le travail de fond, qui n’exclut pas l’agitation, mais vise à convaincre en masse, quitte à sembler aller moins vite.
C’est le chemin choisi par l’Association France-Palestine Solidarité de Calais qui, en quelques mois, a touché quelques milliers de personnes.
Jean-Jacques Triquet, l’animateur de l’association, demeure cependant modeste. « En 6 mois d’existence, nous avons réuni une trentaine d’adhérents et environ 150 sympathisants très proches ».
Un bilan dont beaucoup se satisferaient et qui s’explique par le patient travail de conviction vers la population, calaisienne d’abord, mais aussi au-delà.
Un lieu permanent de rencontre et d’information
Partisans d’une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, les membres de l’AFPS-Calais ont d’abord décidé d’affirmer publiquement leur engagement par un rassemblement chaque samedi, à la Tour du Guet de Calais.
Le 2 novembre 2024, l’AFPS en sera à son 50ᵉ de l’année et là où d’autres se seraient lassés, ses membres y trouvent un lieu d’échanges.
Il faut dire que, loin de psalmodier des slogans, les militants leur donnent du contenu.
Pour peu qu’il s’arrête 5 minutes, le passant peut obtenir des informations souvent absentes de la presse.
Ici pas de slogans mais des explications sur l’état de l’agriculture, de la gestion de l’eau, de l’éducation, des Droits de l’Homme, des transports, de la colonisation... Pas seulement de la Palestine, mais aussi d’Israël.
Où, ailleurs que dans ces rencontres, apprendre qu’un tramway va relier Jérusalem et la Cisjordanie et qu’on pourrait se féliciter de voir la France impliquée dans ce projet de réduction de la pollution urbaine... mais que non ! Il s’agit simplement de faciliter la colonisation de peuplement d’Ouest en Est et d’assurer un continuum territorial contraire au Droit international dans un pays occupé.
Des infos, toutes simples quand elles sont révélées qui permettent depuis le début de gagner de nouveaux militants.
Débats, films, soirées…
À côté de ces rencontres, l’AFPS Calais tient aussi de belles initiatives publiques, des débats, projections de films, soirées musicales…
Un récent concert a rassemblé 150 personnes, surtout des jeunes qui ont versé 570€ pour acquérir 57 oliviers dans le cadre de l’opération « Garder la terre ». L’objectif de cette action nationale est de replanter 1 million d’oliviers là où l’armée israélienne détruit les vergers pour justifier la création de nouvelles colonies.
15 jeunes danseurs palestiniens ont également offert un spectacle, des débats se sont tenus comme celui avec François-Xavier Gilles, réalisateur de « Palestine 1948 »…
Une action BDS à Calais ?
L’AFPS ne manque pas d’idées et les concrétise.
Prochaine étape, sans doute une action BDS, soit Boycott, Désinvestissement et Sanctions. Un appel à sanctionner des organisations et des marques commerciales qui violent les conventions internationales, notamment par leur soutien à la politique illégale de colonisation de la Palestine par Israël.
Ce boycott déplait souverainement au gouvernement français qui, régulièrement, tente de l’assimiler à un appel à la haine, à de l’antisémitisme.
Or, il ne s’agit pas de cela. Et on rit quand même lorsque des personnes de confession juive appelant à ce boycott sont qualifiés d’antisémites…