Les deux parties se sont entendues sur une trêve en trois phases. La première, d’une durée de six semaines, prévoit la libération de 33 otages israéliens priorisant les femmes, les enfants et les hommes de plus de 50 ans en échange d’un millier de prisonniers palestiniens. À terme, l’accord envisage un cessez-le-feu permanent, un retrait complet des forces israéliennes, le retour des dépouilles des otages et le début d’une reconstruction de l’enclave palestinienne sous la supervision de l’Égypte, du Qatar et des Nations Unies.
Joie et prudence
Alors que des milliers de Gazaouis célèbrent cette annonce, l’histoire enseigne que la méfiance est de mise. En novembre 2023, par exemple, une trêve similaire avait échoué après une semaine.
L’accord, qui doit encore être ratifié par le cabinet de sécurité israélien, reste fragile. Même si Donald Trump, récemment réélu à la présidence américaine, s’attribue ce « succès » diplomatique en proclamant sur ses réseaux : « Nous avons un accord pour les otages au Moyen-Orient. Ils seront libérés sous peu ». En Israël, « quelques détails restent à régler » selon Benyamin Nétanyahou. De son côté, Bezalel Smotrich, ministre des Finances israélien, qui, rappelons-le, déclarait en 2023 qu’il « n’y a pas de Palestiniens, car il n’y a pas de peuple palestinien » refuse toujours tout compromis, qualifiant l’accord de « reddition ».
L’accord prévoit aussi des avancées humanitaires cruciales, notamment grâce aux 600 camions d’aide quotidienne qui devraient traverser la frontière, dont 50 chargés de carburant, essentiel pour faire fonctionner les hôpitaux. Un effort chevaleresque tant hier encore, le gouvernement israélien engageait la destruction des hôpitaux gazaouis.
Dès demain, resterons sur la table la question libanaise et les procédures en cours auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ), où l’Afrique du Sud, enjointe par Cuba ce 13 janvier 2025, a déposé une plainte contre Israël pour génocide à l’encontre du peuple palestinien. Reste aussi posée la construction d’une solution politique.
Mais aujourd’hui, les yeux du monde restent rivés sur cet accord qui promet de mettre fin – pour combien de temps ? – au génocide des gazaouis.
Analyses à venir.