La nouvelle loi de mobilisation entrée en vigueur en mai dernier ne suffit plus à combler le manque de soldats ukrainiens. Presque quotidiennement, l’Ukraine appelle l’OTAN à augmenter son soutien matériel. En revanche, les problèmes de recrutement de l’armée sont rarement abordés, bien qu’ils perturbent gravement la société ukrainienne.
Toute guerre cause des dommages irréversibles sur la population, mais certains responsables militaires persistent dans l’idée qu’il faut baisser l’âge de la conscription ; désormais à 20 ans, voire à 18 ans. La situation démographique en Ukraine dépasse déjà les plafonds d’acceptabilité dans la société. Et pourtant, le pays a besoin d’au moins 300 000 nouveaux soldats pour stopper les percées de l’armée russe sur le front. L’état-major de l’armée ukrainienne renonce donc à démobiliser les soldats qui sont au front depuis deux ans, faute de troupes entraînées disponibles.
Les ressortissants ukrainiens renvoyés sur le front
Depuis février 2022, 650 000 hommes susceptibles d’être recrutés par l’armée ont quitté le pays. En 2023, seulement 1 300 d’entre eux ont été convoqués devant les tribunaux pour ne pas avoir répondu à l’appel des autorités. Dans les faits, une majorité d’hommes se trouvent hors du pays. Le nombre d’Ukrainiens ayant fui vers l’UE depuis le début du conflit est très élevé.
Rien qu’en Allemagne, fin juin, on comptait 268 176 Ukrainiens en âge de servir. En Pologne, le gouvernement se dit prêt à renvoyer les centaines de milliers d’Ukrainiens pour aider l’Ukraine. Les ressortissants avaient jusqu’à la mi-juillet pour mettre à jour leurs informations militaires auprès du consulat, au risque de perdre le droit aux services consulaires. Depuis, beaucoup d’Ukrainiens vivent cachés pour ne pas être enrôlés et envoyés sur le front.
L’appel aux femmes soldates
Mais cela ne suffit pas encore. Alors, l’appel aux femmes soldates devient une solution. Selon le ministère de la Défense, 67 285 femmes servent dans les forces armées : 47 569 d’entre elles occupent des postes militaires et quelque 5 000 soldates se trouvent sur la ligne de front. Elles représentent 15 % de l’armée ukrainienne en 2024.
Au début du conflit, les femmes pouvaient occuper des positions non-combattantes : médecins, cuisinières, comptables, ingénieures. Depuis, face à la pénurie d’hommes, elles peuvent occuper des positions combattantes légalement au sein de l’armée.
C’est toute l’horreur de cette guerre qui n’en finit pas, les pays du G7 continuant de livrer du matériel en repoussant l’échéance de pourparlers.