Le 1ᵉʳ novembre 2024, l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad provoque la mort de 15 personnes et met en lumière des pratiques de corruption dans les marchés publics. Rapidement, la colère monte. Ce drame symbolise aux yeux des Serbes un système gangréné par le clientélisme et l’impunité des élites. Dès les jours suivants, des manifestations éclatent, d’abord à Novi Sad, puis à Belgrade et dans d’autres villes du pays.
Un drame qui embrase la Serbie
Mené en grande partie par des étudiants, le mouvement de contestation prend rapidement de l’ampleur. Le 15 mars 2025, une mobilisation historique rassemble entre 100 000 et 300 000 personnes à Belgrade, faisant de cette manifestation l’une des plus importantes de l’histoire récente de la Serbie. Le cortège observe un silence de quinze minutes en hommage aux victimes, avant de réclamer avec force des réformes et la fin de la corruption.
Face à la pression, le Premier ministre Miloš Vučević présente sa démission le 19 mars. Cette annonce ouvre une période de transition politique de 30 jours, durant laquelle un nouveau gouvernement devra être formé ou des élections anticipées convoquées. Mais la rue ne se satisfait pas de ce départ. Elle exige des garanties sur l’organisation de scrutins libres et une lutte effective contre les dérives du pouvoir.
Un pouvoir contesté, un avenir incertain
Depuis 2014, la Serbie est dominée par Aleksandar Vučić et son Parti progressiste serbe (SNS). Officiellement, le pays affiche une croissance économique notable, mais en parallèle, les critiques sur le poids de la corruption se multiplient. L’affaire de Novi Sad n’a fait qu’exposer au grand jour un problème systémique que la population refuse désormais d’ignorer.
L’ampleur de la mobilisation a surpris le gouvernement. Le départ du Premier ministre n’a pas suffi à calmer la contestation, et les manifestants réclament la mise en place d’un gouvernement intérimaire indépendant pour garantir des élections transparentes.