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Géopolitique

Ukraine, carrefour stratégique entre Europe et Russie

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Mise à jour le 30 juillet 2025
Temps de lecture : 5 minutes

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Ukraine Russie

Avec ses vastes plaines, ses frontières multiples et son ouverture sur la mer Noire, l’Ukraine occupe depuis des siècles une position géographique clé en Europe de l’Est. Un atout, mais aussi une source constante de convoitises et de tensions.

Pour mieux comprendre les origines de la crise actuelle, ce dossier revient sur les grandes étapes de l’histoire ukrainienne, depuis ses fondations jusqu’aux défis contemporains. Loin des raccourcis et des lectures simplistes, cette série d’articles propose un cheminement par étapes. Chaque volet abordera un aspect particulier de l’histoire ukrainienne. Sans prétendre à l’exhaustivité, cette série veut offrir au lecteur quelques repères historiques et géopolitiques pour mieux saisir la complexité de la situation ukrainienne.

Un territoire aux confins de plusieurs mondes

Située au cœur du continent eurasiatique, l’Ukraine est aujourd’hui le plus grand État entièrement européen par sa superficie : plus de 600 000 km². Elle partage ses frontières terrestres avec sept pays : la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Moldavie, la Biélorussie et bien sûr la Russie, son voisin le plus étendu.

Sa façade maritime sur la mer Noire, au sud, offre à l’Ukraine un accès stratégique aux échanges commerciaux et aux routes maritimes internationales. Les ports d’Odessa, de Mykolaïv ou de Marioupol (sur la mer d’Azov) ont historiquement joué un rôle clé dans son développement économique et militaire.

Cette position géographique a fait de l’Ukraine un espace de transit, mais aussi un champ d’affrontement entre puissances extérieures.

Un enjeu géopolitique ancien et permanent

Depuis des siècles, l’Ukraine est au cœur des rivalités internationales. Déjà, au XIXe siècle, la guerre de Crimée (1853-1856) avait opposé la Russie à une coalition franco-britannique et ottomane, soucieuse de contenir l’expansion russe vers le sud et de protéger les routes maritimes vers les Indes.

Plus récemment, les tensions se sont ravivées après le coup d’État de Maïdan en 2014, qui a renversé le gouvernement élu de Viktor Ianoukovitch et provoqué une guerre civile.

Cet épisode, soutenu par des puissances occidentales, est perçu par la Russie comme une rupture stratégique et une menace directe à ses intérêts sécuritaires.

Dans la foulée, Moscou a procédé à l’annexion de la Crimée, arguant la protection de ses installations militaires à Sébastopol et la volonté des populations locales exprimée par référendum. La guerre du Donbass a ensuite prolongé le conflit.

Une diversité régionale à prendre en compte

Derrière son unité géographique, l’Ukraine présente une forte diversité régionale. À l’ouest, la Galicie et la Volhynie, anciennes terres austro-hongroises et polonaises, conservent des liens historiques avec l’Europe centrale. À l’est et au sud, le Donbass, Louhansk et la Crimée restent marqués par leur passé russe et soviétique, avec une population majoritairement russophone.

Ces différences nourrissent des clivages identitaires et politiques profonds qui traversent la société ukrainienne depuis son indépendance en 1991.

Pour la Russie, l’Ukraine reste un glacis défensif incontournable. Pour l’Union européenne et les États-Unis, elle est devenue un levier de pression sur Moscou et un enjeu majeur dans la redéfinition des équilibres en Europe de l’Est.

Cette double perception contribue à faire de l’Ukraine un épicentre de crise, pris entre logiques de sécurité nationale, aspirations de souveraineté et intérêts géopolitiques concurrents.

Promesses oubliées faites à Gorbatchev en 1990

En 1990, lors des négociations autour de la réunification allemande, plusieurs dirigeants occidentaux – James Baker, Hans-Dietrich Genscher, François Mitterrand ou encore Helmut Kohl – avaient assuré verbalement à Mikhaïl Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendrait « pas d’un pouce vers l’Est ». Ces garanties, bien que non écrites, ont été décisives pour obtenir le feu vert soviétique.

Pourtant, dès la fin des années 1990, l’OTAN s’élargit vers l’est, intégrant les anciens membres du Pacte de Varsovie puis les États baltes. En 2008, au sommet de Bucarest, une déclaration annonce que l’Ukraine et la Géorgie « deviendront membres » de l’alliance – une ligne rouge pour Moscou.

Selon le diplomate Vladimir Fédorovski, cet élargissement, perçu comme une trahison des engagements initiaux, a durablement rompu la confiance et nourri les tensions qui éclatent aujourd’hui au grand jour.

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