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Front ukrainien

Tchassiv Yar et Ocheretyne, clé du Donbass

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Mise à jour le 7 août 2024
Temps de lecture : 4 minutes

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Conflit ukraino-russe

Quoi qu’en disaient faussement certains “experts” de plateaux TV, la perte de Bakhmut a été fatale pour la contre-offensive des forces armées ukrainiennes (AFU). Elle a entraîné la chute rapide d’Avdiivka, qui a eu les conséquences désormais observables. Depuis, par grignotage systématique, kilomètres par kilomètres, la poussée russe semble irrésistible au Nord et à l’Ouest du Donbass. En infériorité numérique et d’artillerie, l’AFU ne cesse de reculer.

Kharkiv est aujourd’hui en ligne de mire et sert à fixer le maximum de troupes ukrainiennes  ; ce qui permet à la Russie d’exploiter deux points saillants importants du front en créant une pince près de Bakhmut à Tchassiv Yar et près d’Avdiivka à Ocheretyne.

Kharkiv a un double intérêt pour l’armée russe. D’abord, c’est un point de fixation important, mais a aussi l’avantage de créer une zone tampon pour mieux sécuriser la région russe de Belgorod, régulièrement bombardée. Toutefois, l’enjeu stratégique semble ailleurs, les premiers avants postes du Donbass des forces armées ukrainiennes sont tombés (Severodonetsk, Lyssytchansk, Bakhmut et Avdiivka) et désormais les Forces Russes (RF) jettent leur dévolu sur deux villages, celui Ocheretyne et de Tchassiv Yar.

Une ligne de défense chaque jour plus fragilisée

Prenons l’exemple des hauteurs de Tchassiv Yar, qui ne couvrent qu’une superficie d’environ huit kilomètres carrés. Elle permettrait à la Russie de développer une offensive sur la troisième ligne de défense par le groupe de villes principales toujours contrôlées par Kiev. Cela inclut, dans cette dernière ligne de défense du Donbass, Kramatorsk où se trouve le quartier général du commandement ukrainien. De plus, la chute de Tchassiv Yar ouvrirait une route directe aux troupes russes vers Kostiantynivka, principal centre d’approvisionnement des troupes ukrainiennes sur une grande partie du front oriental.

Du côté d’Ocheretyne, là aussi, la poussée russe est forte et d’une portée opérationnelle non négligeable. Ces deux villages, qui peuvent apparaître insignifiants pour le profane, sont le moyen de créer une petite pince qui permettrait de déborder les lignes ukrainiennes et peut-être d’encercler certaines unités. Voilà donc le risque si cette manœuvre aboutissait  ; l’AFU n’aurait d’autre choix que de reculer pour éviter que ses troupes ne soient piégées, ou alors tenir à tout prix, au risque d’une nouvelle saignée à blanc dans ses rangs comme à Bakhmut.

Le choix raisonné de la négociation

La patiente stratégie de l’armée russe, celle de pousser, sans offensive flèche, oblige les Ukrainiens à colmater la ligne de 1200 km avec désormais d’importantes brèches dans le Donbass.

Enfin, autre constat, le prêt renouvelé pour stabiliser le front par les USA ne semble pas en mesure de stopper l’armée russe. La question de l’ouverture des négociations reste ouverte, dans l’intérêt de l’Ukraine et pour en finir avec cette boucherie. Et ce, malgré les délires atlantistes de tous poils qui n’ont pour seule devise « jusqu’au dernier Ukrainien ».

Comme toujours en pareil cas, soit les voix de la paix et de la raison se font entendre, soit c’est celle des va-t-en-guerre qui poussent la France à devenir l’un des belligérants directs. Tous les risques sont réunis pour que la France s’engage dans un bourbier et un conflit généralisé mortifère.

Situation en Ukraine le 13 mai 2024 © Ministère des Armées
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