L’histoire de la gauche allemande se décline en deux facettes, héritage de la partition de l’Allemagne. À l’Est, le parti au pouvoir en RDA, le SED (Parti socialiste unifié d’Allemagne), devient à la réunification le PDS (Parti du socialisme démocratique), qui conserve une certaine influence dans les anciens Länder socialistes, sans parvenir à s’implanter à l’Ouest. Dans le cadre des élections fédérales, le parti peine cependant à se maintenir, flirtant avec les 5 % nécessaires.
À l’Ouest, le SPD (parti des sociaux-démocrates), jusqu’ici hégémonique sur la gauche allemande, se hisse au pouvoir en 1998 avec une coalition SPD-Grünen (Verts), mais le chef du parti devenu ministre des Finances, Oskar Lafontaine, dénonce les orientations libérales du chancelier et démissionne en 1999. Dès lors, privé de son aile gauche, le gouvernement Schröder prend un virage libéral, en particulier avec les réformes Hartz qui visent à détricoter le droit du travail et à réduire la protection sociale. Symbole de ce changement d’orientation, Peter Hartz était le directeur du personnel chez Volkswagen, réputé pour avoir su négocier des accords sur la flexibilité du travail.