Au cœur du Donbass, l’agglomération de Pokrovsk-Myrnograd, près de 100 000 habitants avant-guerre, n’était pas seulement une cité minière : c’était un pivot logistique. Son rôle de hub pour le ravitaillement, les évacuations et la rotation des troupes ukrainiennes en faisait l’un des bastions les plus fortifiés d’Ukraine orientale.
« L’usure comme doctrine »
La guerre d’Ukraine a réintroduit un concept oublié des armées occidentales : l’art opératif de l’attrition. Là où l’OTAN privilégie la vitesse et la manœuvre, la Russie mise sur la permanence du feu, la densité logistique et la substitution de la machine à l’homme. Les drones, les bombes planantes et l’artillerie remplacent la mobilité. Le front n’avance que lorsque l’ennemi s’effondre.
Cette logique n’est pas seulement militaire tant elle repose sur la supériorité industrielle. Tandis que l’Ukraine manque d’hommes et dépend d’une aide extérieure intermittente, la Russie fonctionne sur un modèle de production continue, tournant à trois équipes, où chaque mois apporte plus de munitions, plus de drones, plus de blindés.
L’usure devient ainsi l’arme du fort : une guerre lente, mais gagnée par la profondeur du capital industriel…