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Heide Pinkall/Shutterstock
Allemagne

Olaf Scholz veut-il sauver sa peau avec la guerre commerciale ?

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Mise à jour le 24 février 2025
Temps de lecture : 4 minutes

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Industrie Union européenne Allemagne

Le chancelier allemand a présenté ce dimanche les principales mesures économiques des sociaux-démocrates (SPD) pour les élections législatives du 23 février prochain. Après l’effondrement de la coalition au pouvoir menée par Olaf Scholz, les élections ont été organisées de manière anticipée pour renouveler les 630 sièges du Bundestag.

Parmi les mesures, celle d’un « bonus made in Germany », une prime pour attirer les investisseurs outre-Rhin, fait d’ores et déjà réagir.

L’inflation est la priorité des électeurs

Le « moteur économique » de l’Union européenne traverse une crise existentielle. Pour la deuxième année consécutive, elle se trouve en récession. En 2023, le PIB s’est contracté de 0,3 %, suivi d’une nouvelle baisse de 0,2 % en 2024. Pour 2025, les perspectives restent incertaines  : le gouvernement table sur une reprise avec une croissance de 1,1 %, tandis que certains instituts économiques prévoient une stagnation ou une faible croissance.

Concrètement, cela s’est traduit par une augmentation de 170 000 chômeurs entre décembre 2023 et décembre 2024, un prix de l’électricité 45 % supérieur à la moyenne européenne au premier semestre 2023 et une hausse de 81 % du prix du gaz par rapport à 2019. Cette situation met en première place l’économie dans les préoccupations des Allemands, d’après un sondage de l’institut INSA pour le journal Bild. Plus précisément, le sondage souligne trois priorités pour les électeurs : la lutte contre l’inflation, la protection des retraites et le prix des logements.

S’y ajoute évidemment la crise de l’industrie manufacturière – que Liberté a largement traité dans ses colonnes. Le climat des affaires IFO dans l’industrie est tombé au niveau historiquement faible de -21,6, chiffre qui n’avait été atteint que lors des récessions de 1993, 2009 et dans la période Covid. La baisse de la production industrielle est particulièrement marquée dans le secteur automobile (−8,1 %), avec, en point d’orgue, les annonces de Volkswagen, ZF, Bosch et tant d’autres.

L’Allemagne peut entraîner la France dans sa chute

Conséquence concrète, le parti au pouvoir est tombé à 15,5 % dans les sondages, devancé par l’AfD (extrême droite) à 18 % et la CDU (démocrate-chrétien) à 33 %. Pour pallier cette situation, le chancelier mise sur une mesure choc, directement inspirée de l’Inflation Reduction Act américain. L’idée est d’accorder un remboursement de 10 %, par le biais de crédits d’impôts, à toute entreprise allemande ou étrangère qui investirait dans la production industrielle du pays.

Les piliers sur lesquels l’Allemagne s’est construite ces dernières années s’effondrent : une énergie peu chère, avec le gaz russe  ; une défense assurée par l’OTAN et l’administration américaine  ; la Chine comme plateforme de production pour les industriels. Cette proposition, décrite par Olaf Scholz comme «  exactement ce dont [l’économie allemande] a besoin maintenant » risque de faire grincer des dents. Et pour cause, selon les mesures qui y seront adossées, elle risque d’être un pas supplémentaire dans la guerre commerciale.

Si les électeurs allemands font de leur économie la priorité, cette situation alarme aussi les pays limitrophes – en premier lieu, la France. Jusqu’ici, le pays de Bismarck était le plus gros fournisseur, mais aussi le plus gros client de la France ; sa crise risque d’être la nôtre.

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