Constituée en mars 2024, la 155ᵉ brigade regroupait, à l’origine, quelque 4 500 combattants, hommes de troupe et officiers. Sur ce total, 2 300 hommes ont été formés et équipés en France, dans une base du Grand-Est. Kiev et Paris voulurent faire un clin d’œil à l’histoire en baptisant la brigade « Anne de Kiev », au mépris de l’histoire, justement. Car si la fille de Iaroslav le Sage, grand-prince de Kiev, prince de Novgorod et prince de Rostov, a bien existé (XIe siècle) et épousa, le 19 mai 1051, le roi de France Henri Iᵉʳ, Kiev était alors la capitale de la Rus’, l’ancêtre commun à la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie actuelles. L’Ukraine, alors, n’existait pas et n’existera que neuf siècles plus tard.
Emmanuel Macron avait promis à Zelenski, en juin 2024, au moment des célébrations du débarquement, que l’armée française formerait cette brigade. Le 9 octobre dernier, il se rendit dans l’Est pour rencontrer cette troupe que les instructeurs formaient « dans les conditions de combat ». Sur place, il se fendit d’un de ses tweets triomphaux dont il a le secret : « J’en avais pris l’engagement : nos militaires forment actuellement 2 300 soldats ukrainiens dans le Grand Est, avec…