Entre durcissement des conditions de pension, hausse de la fiscalité pour les demandeurs d’emploi et flexibilisation du temps de travail sans compensation, la fin de l’hiver s’annonce rouge en Belgique.
Pourquoi manifestent-ils ?
Alors que le formateur Bart De Wever a réussi à conclure un accord de coalition avec la N-VA, le MR, les Engagés, Vooruit et le CD&V, devenant de fait Premier ministre, celui-ci met d’ores et déjà la pression sur les travailleurs et les précaires.
Le Parti conservateur N-VA et les libéraux de chez le MR ont fait du pouvoir d’achat et de la revalorisation salariale leur cheval de bataille durant les élections fédérales de 2024. Or, aujourd’hui, la nouvelle coalition a vraisemblablement oublié leurs belles paroles d’il y a quelques mois…
La première grande mesure qui cristallise les mécontentements est celle sur les pensions. Le gouvernement prévoit de rendre plus strictes les conditions d’accès à la pension anticipée. Les possibilités de bénéficier d’un emploi à temps partiel en fin de carrière sont également restreintes. Les personnes de plus de 55 ans ne justifiant pas d’une carrière à temps partiel d’une durée minimale de 30 ans seront exclues. Cette limite sera progressivement relevée à 35 ans d’ici à 2030.
La coalition Arizona prévoit une augmentation des impôts pour les personnes qui perdent leur travail, suite à la suppression de la réduction d’impôt pour les chômeurs.
Enfin, le gouvernement souhaite permettre aux employeurs d’imposer aux travailleurs jusqu’à 240 heures supplémentaires par an, sans l’accord des syndicats et sans rémunération supplémentaire.
Le monde du travail représenté dans son ensemble
Une rare unité a été observée dans les rues de Bruxelles. Ouvriers, professeurs, sapeurs-pompiers, infirmiers et policiers ont manifesté en bloc leur opposition à ces projets de casse sociale.
Une unité que le gouvernement cherche à tout prix à briser en diabolisant les syndicats et en réprimant avec violence la fin de la manifestation quand celle-ci passait devant le siège du MR. Après la journée de mobilisation, Georges-Louis Bouchez, le leader du MR habitué des polémiques, a insulté les syndicalistes de « kékés avec une Cara Pils ».
Le PTB met en avant le caractère antiféministe des mesures envisagées. Par exemple, concernant la chasse aux malades de longue durée. Les femmes représentent près de 60 % en Belgique, en raison de leur forte présence dans les secteurs pénibles et de la double charge travail-famille.
Dans l’attente d’une réponse du gouvernement, la FGTB et la CSC ont déjà fixé la suite : une grève générale aura lieu le lundi 31 mars.
