Dès les premières semaines de l’invasion russe en Ukraine, en février 2022, des négociations ont eu lieu entre Moscou et Kiev. Ces pourparlers, organisés en Biélorussie et en Turquie, ont abouti à un projet de communiqué fin mars 2022, connu sous le nom de « communiqué d’Istanbul ». Ce document décrivait un cadre pour un règlement du conflit, incluant des concessions des deux côtés.
Une fenêtre d’opportunité
L’Ukraine, sous la pression de l’invasion, était prête à accepter un statut neutre et non nucléaire en échange de garanties de sécurité multilatérales. La Russie, de son côté, consentait à ce que l’Ukraine puisse rejoindre l’Union européenne et acceptait de discuter du statut de la Crimée dans les 10 à 15 ans. Ces concessions montrent que, malgré l’agression russe, les deux parties étaient ouvertes à des compromis significatifs.
Mais malgré les progrès réalisés, les pourparlers ont échoué. D’abord, les partenaires occidentaux, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni, se sont montrés sceptiques quant à la viabilité d’un accord. Leur priorité était de soutenir militairement l’Ukraine et d’affaiblir la Russie par des sanctions. La visite de Boris Johnson à Kiev en avril…