Le mardi 14 octobre, près de 140 000 personnes ont déferlé dans les rues de Bruxelles à l’appel de « la société civile », une marée humaine qui n’est pas sans rappeler la fronde contre la réforme des retraites en France en 2023. Mais comment en est-on arrivé là ? Retour sur les racines d’un séisme social.
De l’école à la grève générale
L’étincelle s’est allumée dans l’enseignement fin janvier 2025, face au décret-programme voté le 11 décembre par le gouvernement MR-Les Engagés en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Les 27 et 28 janvier, près de 40 000 professeurs ont manifesté à Bruxelles, dont environ la moitié s’est mise en grève. Le décret prévoyait des mesures d’austérité, notamment la suppression de classes et une réduction de 3 % des moyens d’encadrement dans l’enseignement qualifiant, impliquant la perte de près de 500 emplois. Des coupes budgétaires historiques de -6,5 millions d’euros ont été annoncées pour l’enseignement supérieur, ainsi que l’augmentation des frais des étudiants étrangers et la suppression des aides au logement pour les étudiants.
Face au succès de cette première mobilisation, le gouvernement, qui refusait jusqu’alors de dialoguer, n’a eu d’autre choix…