La guerre en Ukraine a bouleversé les marchés mondiaux de l’énergie, aggravant une situation déjà difficile pour les Britanniques.
Une crise énergétique amplifiée par la guerre en Ukraine
Bien que le Royaume-Uni importe peu de gaz directement de Russie, la hausse des prix internationaux a frappé de plein fouet les ménages et les entreprises. En 2023, les factures énergétiques ont explosé, forçant des familles à choisir entre se chauffer ou se nourrir. Les aides gouvernementales, telles que le plafonnement des prix de l’énergie, se sont révélées insuffisantes pour les foyers les plus vulnérables.
Les entreprises, notamment les secteurs industriels énergivores, sont également en difficulté. Des coûts de production en hausse et une compétitivité réduite sur les marchés mondiaux contraignent de nombreuses PME à réduire leurs activités ou à fermer leurs portes. Dans l’industrie alimentaire, les hausses des coûts de transport et de transformation se répercutent directement sur les consommateurs. Cette crise énergétique remet en lumière la dépendance britannique aux marchés internationaux et leur besoin d’accélérer la transition vers des énergies renouvelables.
Le gouvernement a promis un plan d’investissement massif dans l’éolien offshore et l’hydrogène vert, mais les résultats tardent à se concrétiser.
Les séquelles du Brexit et les inégalités territoriales
À cette crise énergétique s’ajoutent les répercussions persistantes du Brexit, qui continue de peser sur l’économie britannique. La sortie de l’Union européenne a complexifié les échanges commerciaux, augmentant les coûts des biens importés et perturbant les chaînes d’approvisionnement. Résultat : une inflation persistante, en partie alimentée par ces nouvelles barrières commerciales.
Tandis que Londres et le sud-est de l’Angleterre concentrent une grande part des richesses et des opportunités, le nord du pays et les anciennes régions industrielles se sentent abandonnés. Ces disparités alimentent le mécontentement dans des zones déjà frappées par la désindustrialisation et amplifient le sentiment de déconnexion avec les centres de pouvoir.
Les tensions autour de l’immigration, relancées par la mise en place du système de points post-Brexit, viennent ajouter une couche supplémentaire à ce climat tendu. Si cette politique vise à attirer des travailleurs qualifiés, elle n’a pas suffi à combler les pénuries dans des secteurs clés comme la santé ou l’agriculture.
Les manifestations et les grèves dans les secteurs publics ont rythmé ces dernières années. Les syndicats demandent des augmentations de salaires pour compenser l’inflation, mais le gouvernement, déjà sous pression budgétaire, peine à répondre à ces attentes.