Le plat pays n’avait pas vécu de telles mobilisations depuis des années. Dans ce contexte, l’objectif pour le PTB est donc clair : massifier et organiser la colère des travailleurs belges à l’occasion d’une grande manifestation à Bruxelles le 27 avril.
« Le hold-up sur nos pensions »
Depuis le début de la mobilisation, le PTB s’est montré très actif. Les adhérents et sympathisants ont rejoint près de 700 piquets de grève lors de la journée d’arrêt massivement suivie du 31 mars dernier.
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Une visibilité qui fait du parti présidé par Raoul Hedebouw, un réel appareil organisationnel au profit de la classe travailleuse. Pendant longtemps, le PS et le Vooruit (son équivalent flamand) ont été dominants à gauche, mais leur participation à des gouvernements de coalition les ont rendus moins crédibles. Le PTB a réussi depuis quelques années à gagner du terrain en axant des campagnes sur les droits des travailleurs et la justice sociale. Depuis le début du ras-le-bol général, celui-ci apparaît comme le seul acteur à l’écoute au sein de la scène politique.
Kim De Witte, député à la Chambre et spécialiste des pensions du PTB, a produit un livret argumentaire intitulé « Le hold-up sur nos pensions ». Un outil qui permet à chacun de comprendre l’injustice organisée. Ce dernier s’entête à pousser la population à travailler jusqu’à 67 ans, quitte à les punir s’ils osent partir plus tôt. Son arme ? Un « malus pension », terme technocrate masquant une réalité brutale : une amende salée infligée à ceux qui cessent leur activité avant 66 ans (bientôt 67). Concrètement, cette pénalité rogne la retraite de 5 % par année d’anticipation. Exemple : si quelqu’un quitte le marché du travail à 62 ans (soit 5 ans avant l’âge cible), il perd 25 % de sa pension. Une ponction cumulative qui transforme ce « malus » en véritable racket légalisé.
Mettre la pression dans la rue
« Ils prétendent qu’il n’y a pas d’argent pour nos pensions, pour la santé, pour notre Sécurité sociale… Mais ils trouvent des milliards pour la guerre. De qui se moquent-ils ? » réagit Raoul Hedebouw à propos de « l’accord de Pâques » du gouvernement Arizona. Un accord qui risque d’avoir un impact sur les œufs dans les paniers de la population belge.
L’accord gouvernemental dévoile une triple offensive symbolique : allouer 4 milliards d’euros supplémentaires à l’armée, valider la pénalisation des retraités précoces via le « malus pension », et limiter drastiquement l’accès aux allocations chômage. Priorités affichées ? Financer les canons plutôt que le social, contraindre les travailleurs à trimer plus longtemps et accélérer la mise sous pression des sans-emploi.
Comble du cynisme : les frais pour obtenir la nationalité belge explosent (1 000 € contre 150 auparavant). Une mesure qui cible les immigrés, tandis que les exonérations fiscales des multinationales restent, elles, intouchables.
Le PTB organise la résistance en attendant la mobilisation syndicale du 29 avril. Hedebouw pointe du doigt le fait qu’il est possible de « faire reculer le gouvernement » comme par exemple sur le maintien du statut d’artiste. Le parti appelle donc à continuer de soutenir les prochaines actions syndicales et à participer à la grande Marche contre la casse sociale et pour la paix, le 27 avril dans les rues de Bruxelles.