Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/1601

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/1601

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

matejknezevic/shutterstock
Actualité

Le Parti communiste menacé d’interdiction en Tchéquie

Accès libre
Temps de lecture : 3 minutes

Mots -clé

PCF Union européenne

Ce jeudi 17 juillet, le président tchèque Petr Pavel a signé un amendement du Code pénal, qui interdit désormais officiellement la propagande communiste dans le pays.

Cette décision vise à interdire le Parti Communiste de Bohème et Moravie (KSCM). Elle prévoit une peine de cinq ans d’emprisonnement pour ceux qui enfreindraient la nouvelle loi. Il est à noter qu’elle est tout à fait conforme à la politique mémorielle de l’Union européenne, qui met le nazisme et le communisme sur le même plan afin de justifier la persécution des communistes. Cette politique mémorielle s’appuie sur la thèse des « jumeaux totalitaires » que seraient l’Union Soviétique et l’Allemagne nazie, également enseignée en France dans les manuels scolaires.

Il est également important de souligner que le Parti Communiste Tchèque est la principale force d’opposition à l’OTAN dans le pays. Il s’est illustré depuis trois ans par des manifestations régulières en faveur de la paix et contre l’escalade militaire avec la Russie.

Aux dernières élections européennes, la coalition de gauche dirigée par les communistes (Stacilo, « Assez ! » en français) a obtenu 9,56 % des voix, un progrès notable par rapport à ses scores en baisse des 10 dernières années. Ce bon résultat lui a permis de conserver son siège au Parlement européen, actuellement occupé par sa dirigeante Kateřina Konečná.

Dans ce contexte, beaucoup d’observateurs voient dans ce durcissement du pouvoir une volonté d’éviter le retour des communistes au Parlement tchèque. Elle vise plus généralement à intimider tous ceux qui oseraient mettre en cause le système capitaliste en crise.

Néanmoins, cette criminalisation du communisme ne se limite pas à la République tchèque. Dans la plupart des pays de l’Est membres de l’Union européenne, les partis d’extrême droite au pouvoir ont interdit les forces politiques se réclamant du communisme.

Toujours selon la même argumentation : le communisme étant le jumeau totalitaire du nazisme, il faudrait l’interdire également. Dans la réalité, c’est le communisme qu’on interdit, et les partis d’extrême droite sont tolérés, voire parfois inclus dans les gouvernements (comme ce fut le cas en Ukraine après Maïdan).

Ainsi, dans les pays baltes, les gouvernements répriment sévèrement les militants progressistes et communistes, allant parfois jusqu’à persécuter d’anciens soldats de l’armée rouge. En Lettonie, le vétéran Letton Vassili Kononov est ainsi devenu le seul partisan à avoir été condamné pour crime contre l’humanité.

Mais dans le même temps, les collaborateurs nazis sont réhabilités et les anciens combattants SS lettons sont autorisés à défiler tous les 15 mars pour célébrer leurs affrontements contre l’armée rouge.

On le voit, la persécution des communistes n’est pas une nouveauté dans les pays de l’Union européenne. Mais en République Tchèque, c’est la première fois que ce stade est atteint. La mobilisation des communistes tchèques et des autres partis communistes d’Europe sera décisive pour mettre en échec cette tentative d’interdiction.

Le Parti communiste français a vivement condamné cette réforme du Code pénal, adressant « tout son soutien au Parti Communiste de Bohème et Moravie, ainsi qu’à ses militantes et militants qui voient s’ouvrir une ère de persécutions ».

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :

OTAN Militarisation de l’Europe, une hérésie stratégique

Sous l’impulsion des États-Unis, l’Europe s’engage dans une militarisation sans précédent. Derrière le discours sur la souveraineté, une réalité s’impose : achats massifs d’armes américaines, dépendance technologique, coupes sociales. La notion même de défense européenne relève de l’illusion — voire de l’hérésie stratégique.

Soutenez-nous

Faire un don

En 2024, nous avons bâti un journal unique où les analyses se mêlent à l’actualité, où le récit se mêle au reportage, où la culture se mêle aux questions industrielles et internationales. Faites un don pour continuer l’aventure.