L’Allemagne a longtemps bâti sa puissance sur trois piliers : énergie bon marché, demande mondiale, domination technologique. Ces trois fondations se dérobent. Le gaz russe n’est plus là et le chancelier Merz semble plus va-t-en-guerre que jamais ; les États-Unis taxent les produits européens à 15 % et font tout pour attirer les fleurons allemands sur leur sol ; la Chine dépasse désormais les constructeurs allemands sur le terrain qu’ils croyaient imprenable : l’automobile.
La fin d’une époque ?
Sur le front intérieur, la consommation s’étouffe. En août, les ménages ont encore réduit leurs achats. L’inflation énergétique, les incertitudes sur l’emploi et la peur de la récession poussent les familles à épargner. L’Allemagne découvre ce que vivent d’autres peuples depuis longtemps : le doute, l’angoisse du lendemain, la disparition du mythe de l’invincibilité industrielle.
Le danger dépasse ses frontières. Si l’Allemagne cale, c’est toute l’Europe qui tremble. La première économie du continent risque une récession technique, après un PIB déjà en recul de 0,3 % au printemps. Et Bruxelles, fidèle à sa doctrine, continue de compter sur Berlin pour relancer la machine… sans voir que…