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Pierre Teyssot/shutterstock
Répression

Le gouvernement italien veut bloquer les grèves contre la guerre

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Mise à jour le 11 juillet 2025
Temps de lecture : 4 minutes

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Extrême droite Guerre Syndicalisme Italie

La mobilisation des travailleurs et des syndicats est le meilleur moyen de lutter contre les guerres impérialistes dans le monde. Alors que le gouvernement d’extrême droite italien réduit les dépenses sociales, il montre son soutien aux guerres en réprimant les grèves.

Le syndicat italien USB (affilié à la Fédération syndicale mondiale) a déclaré une grève à l’aéroport de Brescia contre l’envoi d’une cargaison d’armes à Doha. Il n’est pas difficile de comprendre que ces armes sont destinées à la guerre au Yémen, en Iran et en Palestine.

Les grèves contre l’envoi d’armes

Malheureusement, il n’est pas si facile de faire grève en Italie. Depuis le début des années 90, il existe une loi qui limite les grèves dans les services publics. On ne peut faire grève qu’aux heures creuses  ; on ne peut pas faire grève pendant plusieurs jours  ; on ne peut pas faire grève avant qu’un certain temps se soit écoulé depuis la grève précédente. Une loi dont la droite française veut s’inspirer et qui avait pour but d’affaiblir les travailleurs et les syndicats dans un secteur où ils sont plus forts.

Mais l’envoi d’armes est-il un service public essentiel  ? La commission de garantie des grèves (un nom orwellien) pense que oui. Pas étonnant : la commission reflète la majorité parlementaire, qui est aujourd’hui entre les mains d’une alliance entre l’extrême droite, la droite et le centre. En gros, les travailleurs ne peuvent pas faire grève, et s’ils le font, ils s’exposent à de lourdes sanctions, tandis que les syndicats devront payer des amendes très élevées, susceptibles de les mettre en difficulté.

Les travailleurs italiens contre les guerres

Cette grève n’est pas un cas isolé. Beaucoup d’autres grèves ont été organisées ces dernières années contre l’envoi d’armes. À chaque fois, on a essayé de les réprimer à travers la législation anti-syndicale décrite plus haut, tant sous les gouvernements de centre-gauche (même si le Parti démocrate est plutôt un parti de droite libérale modérée) que sous les gouvernements de droite.

Pour en rappeler quelques-unes : les syndicats des transports de la CGIL, de la CISL et de l’UIL (affiliés à la CES) ont bloqué, au port de Ravenne, plusieurs livraisons d’armes à destination de Gaza en 2021  ; les dockers de la CGIL ont fait de même dans le port de Gênes contre les armes destinées à l’Ukraine en 2022  ; et la même année, le syndicat USB a bloqué une livraison d’armes, déguisée en aide humanitaire, au départ de l’aéroport de Pise à destination de la Pologne (donc pour la guerre en Ukraine).

Qualifier l’envoi d’armes de service public (même si ça n’est pas mentionné dans la loi sur les grèves dans les services publics) est une invention du nouveau gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni. S’il y avait encore des doutes, ça montre bien que le lien entre l’extrême droite et la guerre est au moins aussi fort que celui qui lie les partis d’extrême droite aux exigences des patrons. Ils se font passer pour les défenseurs du peuple contre les élites, mais ils servent les intérêts de l’impérialisme et de ses guerres.

On est sûrs que les travailleurs italiens ne se laisseront pas intimider par la répression du gouvernement et le manque de soutien politique d’une opposition parlementaire qui espère redevenir le camp politique préféré des patrons italiens. Les travailleurs italiens savent que la guerre est le premier ennemi des travailleurs et que leurs actions contre celle-ci représentent un espoir pour les peuples victimes de l’impérialisme dans le monde. Les grèves, et en particulier ces grèves, sont le meilleur moyen de démasquer et de combattre la supercherie anti-ouvrière de l’extrême droite.

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