Le nombre de naissances en Ukraine diminue depuis des années. Rien que l’année dernière, il a encore baissé de 11 % et la natalité a chuté de 45 % depuis 2021. Une natalité qui s’effondre d’année en année, aggravée par la séparation des couples et le départ pour l’étranger de six millions de civils, femmes et enfants, auxquels s’ajoute la mort de centaines de milliers de soldats.
Selon le Fonds Monétaire International, le pays compterait actuellement 33,7 millions d’habitants. Loin des 43,5 millions du début 2021. Soulignons aussi que la guerre a entraîné une réduction de l’espérance de vie moyenne, passant de 66,4 ans pour les hommes et 76,2 pour les femmes en 2020 à 57,3 et 70,9 en 2023. Les deux ans de guerre ont un effet catastrophique. Des réalités cruelles qui n’existent pas sur les plateaux de télévision.
Un des taux de natalité, les plus bas au monde
À lire aussi
Démographie : L’Ukraine en catastrophe démographiqueLa catastrophe démographique à venir se reflète également dans la structure par âge de la population, où la proportion des 20 à 30 ans a régulièrement diminué dans le passé et se situe en dessous du niveau des autres groupes d’âge.
Face au taux de natalité faible, on pense que l’accroissement naturel de la population, un taux de fécondité supérieur à trois enfants par femme, est nécessaire. Le taux de natalité en Ukraine est estimé à environ 1,16 enfant par femme en 2021, ce qui en fait l’un des plus bas au monde. Et puis il y a le flux migratoire loin d’être terminé. D’après les prévisions, environ 700 000 personnes émigreront encore l’année prochaine.
Mais ce chiffre est incomplet, car la principale vague d’émigration surviendra cette année avant le début de la saison de chauffage. L’hiver sera très difficile compte tenu de la destruction de plus de la moitié de la capacité de production électrique.
Le patrimoine génétique ukrainien en danger
À lire aussi
Démographie : Le manque criant de soldats ukrainiensSi nous devions résumer les problèmes démographiques de l’Ukraine, ils sont de l’ordre de cinq facteurs. Une natalité basse, une mortalité élevée, une migration de travail d’avant la guerre, un flux exponentiel de réfugiés de guerre et les pertes colossales dues au conflit. Et que dire de la nouvelle loi de mobilisation entrée en vigueur en Ukraine en mai dernier. Les modifications apportées au texte législatif qui baisse l’âge de recrutement de 27 à 25 ans. Et comme si cela ne suffisait pas, certains responsables ukrainiens croient qu’il faudrait encore baisser l’âge à 20 ans, voire 18 ans.
Toute guerre cause des dommages irréversibles à la population. Alors, les décisions des autorités ukrainiennes et des “pousse-aux-crime” de l’Otan d’envoyer sur le front « le patrimoine génétique » potentiel de l’Ukraine restent peu compréhensibles.
C’est donc l’avenir même de l’Ukraine qui est aujourd’hui posée face au discours cynique des atlantistes : « jusqu’au dernier ukrainien » devenu un suicide pour Kiev.