Depuis les élections anticipées du 23 février dernier, il tente de composer une coalition au Bundestag ; les discussions avec le SPD semblent lancées.
BlackRock et Bundestag
Avocat de formation, étoile montante de la CDU dans les années 1990, Merz a longtemps été éclipsé par Angela Merkel, qui voyait en lui un rival trop encombrant.
Après son éviction en 2009, il troque son costume de député contre celui de banquier en rejoignant BlackRock, le géant américain de la gestion d’actifs, dont il devient le président du conseil de surveillance pour l’Allemagne, l’Autriche et l’Europe de l’Est. Pendant une décennie, il a navigué dans les eaux troubles de la finance mondiale, conseillant les puissants, spéculant sur les marchés, maximisant les profits.
Pourtant, Merz assume. Il revendique même cette double casquette, arguant durant des mois que l’Allemagne a besoin d’un leader rompu aux réalités du capitalisme globalisé. Porté par une CDU en quête de renouveau, il a séduit l’aile conservatrice en défendant une ligne ferme sur l’immigration, la fiscalité et la « souveraineté européenne ».
Aujourd’hui, à la tête de l’Allemagne, Merz incarne une « nouvelle droite ». Il rêve de redonner à l’Allemagne son lustre d’antan, de réconcilier tradition et modernité, rigueur budgétaire et ambition industrielle. Mais son passé dans la finance, ses liens avec les milieux d’affaires et son style brutal continuent de le poursuivre.
Ses adversaires ne manquent pas de relever ses paradoxes, notamment Sahra Wagenknecht qui, à une très courte tête, ne fait pas son retour au Bundestag. La dirigeante de gauche martelait durant la campagne que Merz « parle de souveraineté, mais que sa carrière a été façonnée par les marchés mondiaux ». Que Merz, « prône la rigueur, mais que sa fortune personnelle vient de la spéculation ».