Après avoir obtenu des canons, des chars, des F16, désormais l’Ukraine désespère de recevoir des missiles longue portée pour frapper dans la profondeur le territoire russe. Selon le rapport Kiel [1] en date d’avril 2024, l’ensemble des pays qui soutiennent l’Ukraine se sont engagés à verser au moins 176 milliards de prêts ou d’aides militaires, financières et humanitaires.
À écouter l’OTAN, Biden ou Zelensky, qui ne cessent de nous répéter depuis des mois que tout va bien, il ne manquerait que quelques armes « miracles !? » pour changer la donne. Mais dans les faits, on constate que non seulement la situation ne s’améliore pas, mais pire, elle se détériore à vue d’œil. Les forces russes sont désormais à portée de Pokrovsk, principal nœud logistique, et progressent en direction de Tchassiv Yar dont une partie a été prise au printemps.
La dernière ligne de défense avant les plaines et le Dniepr
L’importance de la prise de Tchassiv Yar, c’est qu’elle surplombe Slaviansk et Kramatorsk, dernière ligne avant les plaines d’Ukraine. Et des plaines (sans défense) au fleuve Dniepr. C’est peu dire que la situation sur le front du Donbass est catastrophique avant l’hiver.
Sans doute faut-il rappeler que, si les experts de plateaux parlent beaucoup de tactique militaire, les généraux vous parleront de logistique et de capacités industrielles. Sans cette capacité logistique, les meilleures tactiques au monde, les meilleures armes au monde, ne peuvent pas gagner. Cette guerre est d’abord une guerre industrielle qui nécessite une industrie manufacturière capable de produire des obus en masse.
À en juger par la situation actuelle de l’industrie manufacturière américaine et occidentale, en déclin, celle-ci est en train de manger son stock d’armes et d’équipements. C’est d’ailleurs le grand média américain CNN qui le confirme : « L’aide militaire américaine à l’Ukraine a été réduite ces derniers mois, car les stocks d’armes et d’équipements que le Pentagone est prêt à envoyer à Kiev ont diminué ».
La logistique et les capacités industrielles, mère de toutes les victoires
Pendant des années, nous avons assisté à la financiarisation de l’économie couplée à la désindustrialisation de nos pays. Résultat, aujourd’hui le roi occident est nu et l’Union européenne peine à produire 1 million d’obus pendant que la Russie en produit 3 millions et continue de monter en puissance.
Et plus largement, rappelons que les guerres ne sont pas gagnées par des éléments individuels, elles sont gagnées par un ensemble de capacités, et surtout par une main d’œuvre entraînée et qualifiée. Lorsque vous entrez dans une Grande Guerre de type 14-18, une guerre d’attrition, de haute intensité, c’est le camp qui a le plus d’hommes, le plus d’obus et la plus grande capacité industrielle pour assurer la circulation des outils, des obus et canons qui l’emporte.
Aujourd’hui, nos médias, tenus par des grands groupes capitalistes et particulièrement par des marchands de canons, continuent de soutenir l’idée d’une possible victoire ukrainienne qu’une analyse rationnelle et objective dément dans les faits. N’est-il pas temps de mettre fin aux souffrances du peuple ukrainien plutôt que clamer de façon cynique « jusqu’aux derniers ukrainiens ! » ?