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Sommet en Alaska

La Russie dicte l’agenda, Washington négocie, l’Europe marginalisée

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Ukraine Russie Guerre États-Unis

Le sommet du 15 août à Anchorage entre Donald Trump et Vladimir Poutine a marqué le retour du réel : la guerre en Ukraine n’est qu’un symptôme d’un affrontement plus large entre Moscou et l’OTAN. La Russie impose sa loi du terrain, discute directement avec Washington et relègue l’Europe au rang de spectateur impuissant. Pour Kiev, le choix est brutal : négocier ou s’effondrer.

Trois heures d’entretien, un décor militaire et une atmosphère glaciale : Anchorage a scellé le basculement. Poutine arrive en position de force, porté par ses gains dans le Donbass. La prise de Tchassiv Iar, contestée par Kiev mais de facto consommée, ouvre la voie à Pokrovsk et Dobropillia. L’Ukraine, vidée de ses réserves humaines, mobilise jusque chez les sexagénaires.

Le retour du réel et des horloges russes

Pour Moscou, l’enjeu dépasse l’Ukraine. Le pays n’est qu’un proxy, le véritable adversaire est l’OTAN. D’où le refus de se laisser piéger dans un « Minsk 3 » ou un cessez-le-feu gelé. Le précédent d’Istanbul, au printemps 2022, hante encore le Kremlin : un accord de neutralité ukrainienne avait été saboté par le Royaume-Uni. Aujourd’hui, la Russie veut traduire sur la table de négociation les réalités du champ de bataille. Maître des horloges, elle impose son tempo ; soit une issue diplomatique conforme à ses gains, soit l’attrition jusqu’à l’effondrement.

Trump, fidèle à sa méthode, a évité les sanctions supplémentaires et placé la pression directement sur Zelensky : « la balle est dans son camp ». Une trilatérale États-Unis–Russie–Ukraine est désormais envisagée mais rien n’est daté. La ligne de Washington est claire. Seul un accord global, incluant garanties de sécurité et neutralité de Kiev, peut ouvrir la voie à une paix.

Washington discute, l’Europe disqualifiée

Dans ce tête-à-tête, l’Europe est réduite au silence. Emmanuel Macron et Friedrich Merz peuvent bien répéter leur « séquence » : cessez-le-feu, puis accord, ils ne sont pas invités. Aux yeux du Kremlin, discuter avec des capitales européennes vassalisées n’a plus de sens. Le dialogue se fait avec Washington, plus avec Bruxelles.

Pour Kiev, l’alternative est désormais brutale. Soit accepter la diplomatie dictée par le terrain, soit poursuivre dans la logique suicidaire du « dernier Ukrainien ». Trump l’a rappelé, sans accord, il n’y aura pas de salut. Les prochaines semaines seront décisives : la chute de Pokrovsk ou de Dobropillia pourrait provoquer une réaction en chaîne et accélérer l’effondrement militaire. Le retour de la diplomatie n’est pas synonyme de compromis européen, mais d’un face-à-face russo-américain sur les ruines de la stratégie occidentale notamment européenne.

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