Face à cela, les États-Unis constatent la victoire de Moscou et réajustent leur approche. Avec une vision pragmatique, axée sur les intérêts économiques des États-Unis, Trump redéfinit le rôle de Washington dans le dossier ukrainien.
La fermeté de la Russie impose des concessions à l’Ukraine
Le renforcement des positions russes, tant militaires qu’économiques, oblige les États-Unis à accepter de facto les gains territoriaux russes en Crimée et dans le Donbass. Trump justifie cette posture en mettant en avant la nécessité de « réduire les pertes » et de stabiliser la région, même si cela implique une reconnaissance tacite de la souveraineté russe sur ces territoires.
Washington espère ainsi tourner la page du conflit et se concentrer sur des enjeux stratégiques jugés plus prioritaires, notamment la compétition avec la Chine. Ce changement d’attitude suscite de vives critiques parmi les alliés européens et au sein même de l’administration américaine, certains y voyant un abandon pur et simple de l’Ukraine.
De plus, la corruption en Ukraine pourrait être utilisée comme un prétexte par les États-Unis pour justifier leur désengagement progressif, arguant du mauvais usage des fonds alloués et de la nécessité de revoir les priorités stratégiques américaines. Donald Trump a initié des discussions directes avec Vladimir Poutine, sans consulter l’Ukraine ni ses alliés européens.
Une Europe « payeur sans pouvoir »
Dans le même temps, Kiev subit des pressions croissantes pour céder des actifs stratégiques, notamment dans le secteur des ressources naturelles, en échange d’un soutien financier limité. Cette approche transactionnelle, perçue comme une marchandisation du soutien américain, inquiète tant Kiev que Bruxelles. Les États-Unis ont aussi déclaré que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN n’était pas réaliste.
Alors que l’Ukraine se retrouve marginalisée dans les discussions, l’Europe est sommée d’endosser une part croissante de l’effort de reconstruction. Mais son poids diplomatique dans les négociations reste limité. Ce rôle de « payeur sans pouvoir » accentue les tensions transatlantiques et soulève des débats sur la stratégie européenne à adopter.
Une mission européenne de maintien de la paix est envisagée, mais sans la protection de l’article 5 de l’Alliance atlantique. Cette absence de garantie collective laisse planer des doutes sur l’efficacité d’une telle initiative.
La corruption en Ukraine reste une préoccupation majeure. Un audit américain des fonds occidentaux est en cours, influençant les choix d’investissement et les perspectives d’aide. Parallèlement, Kiev est sous pression pour céder ses actifs stratégiques, notamment dans le secteur des ressources naturelles, en échange d’un soutien financier. Cette situation remet en question la souveraineté économique du pays, alors qu’il peine à trouver un équilibre entre concessions politiques et besoins financiers.