Les exemptions temporaires, qui avaient permis à l’Ukraine de générer des revenus estimés à 3,5 milliards d’euros annuels, arrivent à échéance le 6 juin 2025, et la réduction drastique des quotas agricoles suscite une vive indignation à Kiev.
Quotas réduits, économie fragilisée
Les représentants commerciaux ukrainiens dénoncent un « atterrissage brutal » et estiment que le retour aux règles pré-2022 réduirait considérablement les recettes d’exportation. Le secteur agricole, particulièrement touché par ces nouvelles mesures, voit ses quotas de maïs, volaille et sucre réduits de manière significative, ce qui est interprété comme une concession aux lobbies agricoles européens, notamment en Pologne et en France.
Volodymyr Zelensky critique l’UE pour avoir cédé aux pressions politiques internes, notamment en Pologne, où les élections présidentielles influencent fortement les décisions commerciales.
Malgré les assurances de la Commission européenne sur le caractère temporaire de ces mesures, le gouvernement ukrainien appelle à une révision des quotas et à la finalisation rapide d’un accord commercial actualisé.
En revanche, le secteur sidérurgique ukrainien bénéficie d’une prolongation jusqu’en 2028 des suspensions de droits de douane.
Cette divergence sectorielle illustre les arbitrages internes à l’UE et la complexité des décisions commerciales dans un contexte géopolitique tendu. L’industrie sidérurgique ukrainienne, malgré les défis posés par la guerre, reste l’un des secteurs économiques les plus importants du pays. Des usines comme Zaporijstal continuent de produire de l’acier près du front, malgré les risques de frappes aériennes. La mine de Pokrovsk, essentielle à la production de coke nécessaire à la fabrication de l’acier, est actuellement à l’arrêt en raison de la proximité des troupes russes.