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B Brendain Donnelly/shutterstock
Présidentielles

L’Irlande se donne une présidente pacifiste et républicaine

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Mise à jour le 7 novembre 2025
Temps de lecture : 3 minutes

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Union européenne OTAN Irlande

C’est un petit séisme politique que vient de vivre l’Irlande. Catherine Connolly, députée indépendantiste de gauche, a remporté ce week-end l’élection présidentielle avec près de 64 % des voix.

La juriste et élue de Galway devance très largement Heather Humphreys, candidate du Fine Gael (centre droit), et Jim Gavin, représentant d’un Fianna Fáil affaibli par les scandales. La participation a été faible, mais les bulletins nuls, nombreux, portaient souvent des messages hostiles à Bruxelles ou à la coalition au pouvoir.

Une gauche ancrée dans la neutralité et la justice sociale

Connolly incarne une gauche sans compromis, issue des luttes locales et des causes sociales. Soutenue par Sinn Féin, le Labour, les communistes, et d’autres formations comme People Before Profit, elle a mené une campagne centrée sur la neutralité militaire, la paix, la justice sociale et le logement. Très critique de l’augmentation des budgets de défense européens, elle s’oppose à tout alignement sur l’OTAN et plaide pour une diplomatie indépendante.

Connolly a aussi fait de la question du logement une priorité nationale. Elle dénonce la spéculation, les loyers exorbitants et la privatisation du foncier et appelle à un retour à la planification publique.

Fidèle à ses positions internationalistes, elle a dénoncé les bombardements israéliens à Gaza, qualifié de « génocide » la politique d’Israël et réclamé la reconnaissance pleine de l’État palestinien. Son franc-parler et sa cohérence lui valent une popularité réelle chez les jeunes.

Une rupture politique majeure

Les dirigeants du Fine Gael et du Fianna Fáil ont reconnu une victoire « historique », tout en s’inquiétant de ses positions jugées « clivantes ». L’éditorialiste du Irish Times Pat Leahy parle d’une « journée désastreuse » pour les deux grands partis, dont la domination, quasi ininterrompue depuis l’indépendance, est aujourd’hui remise en cause.

La fonction présidentielle reste essentiellement honorifique, mais l’élection d’une telle figure constitue un symbole fort : pour la première fois, l’Irlande place à sa tête une voix critique de l’Union européenne, du libéralisme économique et de la militarisation du continent. La rupture est d’autant plus nette qu’elle succède à Michael D. Higgins, président lui aussi de gauche, mais plus conciliant avec le pouvoir en place.

« Je veux être une présidente qui écoute et agit, une voix pour la paix, la neutralité et la justice climatique », a déclaré Connolly lors de son discours au château de Dublin, avant d’appeler à « façonner ensemble une nouvelle république ».

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