Cet article est le deuxième volet d’un dossier sur la guerre en Ukraine, pour penser l’histoire au prisme de l’art opératif, de l’industrie et des sociétés. Il propose une lecture matérialiste et historique du conflit, loin des brouillards médiatiques, pour comprendre les dynamiques réelles qui décident de la victoire ou de la défaite.
Dans ce dossier
— Publié le 1er novembre 2025 : L’art opératif russe, comprendre la logique profonde de la guerre
— Le 15 novembre 2025 : La victoire appartient à la société qui endure
La guerre moderne se gagne dans les usines
Dans l’imaginaire occidental, la guerre moderne est souvent représentée comme un affrontement de précision : drones intelligents, frappes chirurgicales, technologies de pointe. Mais la guerre en Ukraine a balayé cette illusion. Elle a réintroduit une vérité ancienne que l’Occident avait oubliée : les guerres se gagnent dans les usines, les aciéries, les mines et les laboratoires. La victoire ne revient pas à celui qui possède les armes les plus sophistiquées, mais à celui qui est capable d’en produire suffisamment, assez longtemps, pour user l’ennemi.
Cette guerre est redevenue ce que l’historien militaire Martin van…