En 2023, la Finlande a rejoint l’OTAN, un tournant historique pour ce pays qui a longtemps misé sur sa neutralité pour maintenir des relations équilibrées avec ses voisins, notamment la Russie. Bien que cette adhésion ait fait débat, elle répondait, d’après les autorités, à des besoins de sécurité dans un contexte géopolitique tendu. Une décision aux répercussions économiques significatives.
L’adhésion à l’OTAN, un pari coûteux
La Russie, ancien partenaire commercial majeur, a réagi en réduisant drastiquement ses relations économiques avec la Finlande. Les échanges transfrontaliers, autrefois source importante de revenus, se sont effondrés. Le secteur de l’énergie a été particulièrement touché, obligeant le pays à diversifier rapidement ses sources d’approvisionnement à un coût élevé.
De plus, l’augmentation du budget défensif pour aligner les forces armées finlandaises aux standards de l’OTAN pèse lourdement sur les finances publiques. Cet effort réduit les marges de manœuvre pour les investissements dans d’autres secteurs stratégiques, comme les infrastructures ou la transition écologique.
Comme de nombreux pays européens, la Finlande est confrontée à un vieillissement rapide de sa population. Cette tendance exerce une pression croissante sur le système de santé et les retraites. Les besoins en soins de santé augmentent, tandis que la main-d’œuvre active diminue, ce qui fragilise le financement des services publics.
En parallèle, la baisse de la natalité aggrave la situation. Bien que la Finlande ait longtemps investi dans des politiques familiales généreuses, celles-ci ne semblent plus suffire à inverser la tendance. Le pays doit trouver des solutions pour attirer davantage de main-d’œuvre étrangère tout en gérant les tensions que cela peut générer sur le plan social.
Le coût de la vie, un frein pour les jeunes générations
Dans les grandes villes finlandaises comme Helsinki, le coût de la vie a explosé ces dernières années. L’accès au logement devient de plus en plus difficile pour les jeunes, ce qui accentue les inégalités sociales et freine la dynamique économique.
Cette situation pousse de nombreux jeunes à chercher des opportunités ailleurs, ce qui risque d’aggraver la fuite des talents et de diminuer encore la population active. La Finlande a été un leader dans les politiques de durabilité, mais les récents défis économiques ont ralenti ses ambitions. La transition écologique exige des investissements massifs, mais les ressources financières sont aujourd’hui largement monopolisées par les besoins de sécurité et les dépenses sociales croissantes.
La Finlande est depuis longtemps présentée en modèle pour son égalité sociale, son système éducatif et son bien-être général. Mais les défis actuels menacent ces acquis. Le pays doit trouver un équilibre entre ses priorités économiques, écologiques et sociales, tout en gérant les incertitudes géopolitiques.