Un appel entre Vladimir Poutine et Donald Trump a permis d’ouvrir une brèche diplomatique dans la guerre en Ukraine. Le président américain a proposé un cessez-le-feu temporaire ciblé sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes, une initiative accueillie favorablement par le Kremlin. Poutine a immédiatement ordonné l’arrêt des frappes contre ces cibles pour une durée de 30 jours, un geste perçu comme une concession calculée plus qu’un véritable changement de cap.
À lire aussi

Washington-Moscou, la diplomatie en action
Ce rapprochement entre Moscou et Washington intervient alors que l’Ukraine ne cesse de perdre du terrain. Kiev s’est contenté d’annoncer qu’il formulerait une réponse après consultation avec Washington, illustrant la dépendance totale de Zelensky vis-à-vis de l’allié américain. De son côté, l’Europe peine à faire entendre sa voix. Tandis que Macron plaide pour un cessez-le-feu mesurable et vérifiable avec la participation ukrainienne, d’autres pays européens s’inquiètent d’une marginalisation accrue face à la volonté de Trump de traiter directement avec Poutine. L’Italie, prudente, juge toute intervention militaire occidentale risquée et inefficace, tandis que la Russie met en garde contre une implication trop directe des forces de l’OTAN.
Un front ukrainien qui vacille
Pendant que les discussions diplomatiques avancent, la situation militaire évolue rapidement sur le terrain. Dans le secteur de Zaporijjia, l’armée russe progresse et se rapproche d’Orekhov, un nœud logistique clé de l’armée ukrainienne. À Koursk, les lignes ukrainiennes montrent des signes de faiblesse, obligeant ses forces à abandonner du matériel militaire occidental faute de capacité à le défendre. Moscou adopte une stratégie méthodique de « grignotage » territorial, s’appuyant sur des frappes précises pour exploiter les fragilités de la défense ukrainienne et provoquer des ruptures locales.
La stratégie russe actuelle repose sur un principe fondamental : contraindre l’armée ukrainienne à défendre partout sans être forte nulle part. Parallèlement, l’armée russe peut être en situation de supériorité sur plusieurs endroits du front, multipliant ainsi les offensives décisives. Cette approche met Kiev dans une impasse stratégique, aggravée par des difficultés de recrutement et des pertes considérables de matériel.
Les difficultés ne font que commencer alors que l’arrivée du printemps et la fin de la raspoutitsa vont modifier fortement le champ de bataille en faveur des Russes. La mobilité des troupes et des blindés leur permettra de frapper avec plus d’efficacité, rendant encore plus intenable la position des défenseurs ukrainiens. Ainsi, tandis que Washington et Moscou se parlent, l’Ukraine, sous pression militaire et diplomatique, voit se rétrécir les marges de manœuvre qui lui permettraient de résister sur le long terme.