La chute récente de Tchassiv Iar ouvre une nouvelle séquence : celle d’une rupture opérative possible, dans un contexte d’usure extrême des lignes de défense.
Forteresses tombées, ligne effondrée
Depuis la chute de Marioupol en mai 2022, la guerre dans le Donbass ne se résume plus à des prises de villages ou de tranchées : elle redessine l’équilibre militaire à l’échelle de l’Ukraine orientale. Cinq villes-forteresses – Marioupol, Severodonetsk, Bakhmout, Soledar et Avdiivka – ont été prises une à une, au prix d’un feu roulant d’artillerie et d’une usure de positions parfois centimétrique. À chaque fois, le schéma s’est répété : encerclement, privation logistique, ruée finale.
La chute de Tchassiv Iar, point haut et verrou de l’axe ouest du Donbass, annonce un possible effondrement du dispositif ukrainien dans la région. La pression s’intensifie sur Pokrovsk, où les Russes pénètrent en périphérie, tandis que Kostiantynivka semble à portée d’une manœuvre en pince [1]. Kramatorsk, dernier grand nœud logistique ukrainien dans le…