Cet accord a été reconduit pour un an à partir de juin. Si depuis s’ajoutent « des mécanismes de sauvegarde » sur les produits particulièrement sensibles tels que les œufs, les volailles, le sucre, l’avoine et le maïs, beaucoup de produits passent au travers de la raquette de Bruxelles, notamment le blé et l’orge. Pour l’UE, ces mesures sont un « frein d’urgence » mais on constate que cela ne satisfait pas de très nombreux eurodéputés qui réclament des mesures plus fortes.
Concurrence déloyale et détournement des marchés
Depuis des mois, les agriculteurs européens accusent l’afflux de produits ukrainiens de plomber leurs prix avec un impact très fort pour les pays limitrophes. Ils accusent ces produits de relever d’une concurrence déloyale faute de satisfaire à certaines normes comme la taille des exploitations ou l’usage intensif de produits phytosanitaires. Ces importations massives alimentent une colère vive et tenace, en particulier en Pologne où les manifestations des derniers mois ont vu des passages de frontières avec l’Ukraine et l’Allemagne bloqués plusieurs jours.
Face à une colère qui couve depuis des mois, Bruxelles est désormais dans l’obligation d’agir en cas d’augmentation des importations ukrainiennes de blé. En parallèle, l’UE s’engage à permettre aux produits agricoles ukrainiens de retrouver « leurs marchés d’origine » en Afrique et au Moyen-Orient. Le détournement des marchés pour inonder l’UE doit se terminer par une vigilance accrue des agriculteurs. C’est donc bien ce détournement du blé ukrainien des pays du sud vers l’Europe qui aurait pu créer une crise alimentaire en Afrique et non la Russie, décriée à tort. Et pendant ce temps, pour les consommateurs, la crise du coût de la vie continue de mordre.