C’est une première depuis le déclenchement de la guerre à Gaza, et un signal politique, aussi limité soit-il, envoyé par Bruxelles après des mois de critiques croissantes.
Depuis des semaines, syndicats de chercheurs, ONG et quelques élus européens dénoncent la participation d’entités israéliennes aux projets financés par l’Union européenne, y voyant une forme de caution implicite à la politique militaire d’Israël. Le programme Horizon Europe est l’un des principaux instruments de coopération entre l’UE et Israël, dans des domaines sensibles comme la cybersécurité, l’intelligence artificielle ou les technologies duales.
Un partenariat de plus en plus contesté
Cette suspension, si elle est confirmée, resterait partielle : elle pourrait ne concerner que certains projets ou partenaires identifiés comme liés à l’appareil sécuritaire israélien. Mais elle marque un tournant. C’est la première fois que la Commission accepte d’ouvrir la porte à une restriction ciblée d’un partenariat jusqu’ici jugé intouchable.
Le débat sur la compatibilité entre financement européen et respect du droit international est désormais lancé. Plusieurs eurodéputés demandent une révision complète de la coopération UE-Israël, tandis que des institutions universitaires appellent à un gel immédiat de tout programme impliquant des institutions liées à l’armée ou aux colonies.
Horizon Europe, un partenariat sous tension
Horizon Europe est le principal programme de financement de la recherche de l’Union européenne, doté de 95,5 milliards d’euros sur la période 2021–2027.
Israël y participe comme pays associé, au même titre que des États non-membres comme la Norvège ou la Suisse. Ce statut lui permet de soumissionner aux appels à projets européens, en contrepartie d’une contribution financière.
Entre 2014 et 2020, dans le cadre du programme précédent Horizon 2020, Israël a perçu plus de 1,3 milliard d’euros, notamment dans des secteurs stratégiques comme la cybersécurité, la surveillance, l’intelligence artificielle et les technologies duales (civiles et militaires).