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Sommet de Kazan

Vers une monnaie commune des BRICS+  ?

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Mise à jour le 18 septembre 2024
Temps de lecture : 4 minutes

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BRICS États-Unis

L’utilisation par les États-Unis du dollar comme arme politique est de plus en plus contestée par de nombreux pays. Pour les BRICS+, cette situation ne peut plus durer.

Une réflexion est en cours sur la question monétaire. D’ores et déjà, l’Inde, la Chine et la Russie ont créé leurs propres agences de notations. C’est l’un des enjeux du prochain sommet des BRICS+ qui se tiendra sous la présidence russe à Kazan.

Pour les États-Unis, toute société usant du dollar dans ses transactions peut être sanctionnée en cas de non-respect de telle ou telle décision prise unilatéralement pas la Maison-Blanche. C’est le cas bien connu de l’Iran ou du Venezuela. C’est ce que l’on appelle le rôle extraterritorial du dollar, qui est désormais utilisé systématiquement.

Ce choix de politisation du dollar fait réagir fortement les BRICS+, d’autant qu’associer à ce pouvoir exorbitant du dollar, il y a le rôle non moins contesté des agences de notations américaines. Pour l’Inde, la Russie et la Chine, la surévaluation des valeurs des pays du G7 et la sous-estimation de celles des pays du Sud n’est plus acceptable.

Cette manœuvre dans l’évaluation de valeurs d’obligations publiques ou privées mélangées à la manipulation politique du dollar pousse ces pays à créer leurs propres agences de notations.

La manipulation politique du dollar

C’est l’une des raisons de la création par les BRICS+ en 2014-2015 d’une banque de développement, la Nouvelle banque de développement (NBD), basée à Shanghai. Depuis lors, un long processus de réflexion a abouti à la décision de se débarrasser au fur et à mesure du dollar comme monnaie de transaction.

Pour comprendre, il n’est sans doute pas inutile de rappeler les grandes fonctions de la monnaie.

Rappelons d’abord qu’une monnaie, c’est une unité de compte qui permet de comparer par exemple une tonne de blé et une voiture. Cette unité de compte permet aussi de comparer la valeur d’un bien aujourd’hui à celle de demain. La deuxième fonction de la monnaie, c’est de permettre des transactions beaucoup plus simples que le troc. La monnaie, c’est aussi un équivalent général qui permet au commerce de se démultiplier. Enfin, la monnaie est un moyen d’épargner en mettant de côté une partie de son revenu qu’on ne dépense pas dans l’immédiat.

Vers une union monétaire des BRICS+

Les BRICS+ remettent donc en cause la notion d’unité de compte occidental, autrement dit de tout calculer en dollar.

S’il y a beaucoup de fantasme sur la création d’une monnaie commune des BRICS+, on peut affirmer que la priorité sera d’abord l’augmentation significative des transactions en monnaie nationale  ; et la création d’une unité de compte en utilisant probablement un panier de monnaies au travers des droits de tirages spéciaux (DTS), principalement pour les transactions de pays à pays en remplacement du dollar.

L’avantage, c’est que le DTS est un panier de monnaies et une unité de compte beaucoup plus stable que le taux de change entre deux monnaies nationales. Sans doute que ce panier de monnaies permettra la création d’une union monétaire des BRICS+ avec les 5R.

Le R correspondant au R des cinq monnaies nationales des pays fondateurs des BRICS. La Roupie pour l’Inde, le Rouble pour la Russie, le Renminbi pour la Chine, le Rand pour l’Afrique du Sud et le Réal pour le Brésil.

Le sommet des BRICS+ de cet automne devrait sans doute voir des annonces en ce sens.

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