Ce sommet se fait clairement dans la continuité des avancées récentes de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), consolidant l’architecture multipolaire du Sud global.
Un front commun face à l’unilatéralisme américain
Le sommet virtuel des BRICS+, initié par Lula da Silva, a permis à ses membres d’exprimer une opposition ferme aux politiques commerciales de l’administration états-unienne. Droits de douane punitifs, sanctions ciblées et ingérences économiques ont été qualifiés de « pratiques illégales » par les chefs d’État. Le Brésil, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud ont tous été touchés par des surtaxes allant jusqu’à 50 %, motivées par des considérations politiques.
Face à cette offensive, la Chine a obtenu un recul partiel de Washington, ce qui illustre sa capacité à négocier fermement sans céder. À la différence de l’Union européenne, qui tend à s’aligner sur les injonctions américaines sans véritable contestation, les BRICS+ revendiquent une posture de résistance, fondée sur la défense de leur souveraineté économique et politique. Lula, en particulier, incarne cette ligne en refusant de plier face au chantage économique.
Les déclarations ont été sans équivoque. Xi Jinping a appelé à « défendre le système commercial multilatéral centré sur l’OMC », tandis que Cyril Ramaphosa a dénoncé un « environnement de plus en plus protectionniste » menaçant les économies du Sud global. Le sommet a également réaffirmé leur engagement pour la dédollarisation des échanges, avec le développement d’un système de paiement trans-BRICS et l’intensification des échanges en monnaies locales.
Convergence stratégique avec l’OCS
Ce sommet des BRICS+ s’inscrit dans une dynamique plus large de recomposition géopolitique, en résonance avec les avancées de l’Organisation de Coopération de Shanghai. Lors du sommet de l’OCS à Tianjin, en Chine, en août 2025, les États membres ont adopté une feuille de route commune pour la sécurité énergétique, la connectivité régionale et la coopération technologique. Ces priorités font écho aux ambitions des BRICS+ en matière d’autonomie stratégique et de financement alternatif.
La complémentarité entre les deux organisations se manifeste par une volonté partagée de renforcer le multilatéralisme, de réformer les institutions internationales et de promouvoir un ordre fondé sur la souveraineté et la non-ingérence. Ensemble, BRICS+ et OCS dessinent les contours d’un nouvel espace de coopération Sud-Sud, capable de peser face aux grandes puissances occidentales.